Aux présidents et aux membres de l’Union National des Missions Locales

Mesdames, Messieurs,

30 ans déjà ! Et de plus en plus de difficultés pour assumer la mission de service public

d’accompagnement global des jeunes de 16 à 25 ans.

D’abord, l’obsession des tableaux de bord chiffrés, la concurrence entre missions locales, et parfois entre salariés, mettent en péril le sens de notre action, de notre cœur de métier : l’insertion sociale et professionnelle.

Ensuite, notre pouvoir d’achat baisse, on veut rogner nos maigres acquis sociaux, le climat social se dégrade. Nous tirons la sonnette d’alarme tant les tensions sont fortes : bien des équipes sont au bord de la rupture, bien des salariés épuisés, découragés, voire en mal être. Ça suffit !

Pour le Synami-CFDT, il faut traiter d’urgence la question sociale dans le réseau des ML/PAIO, PLIE et MDE.

Il y a trois priorités :

1. La question salariale
   Savez-vous qu’aujourd’hui certains salariés de ML peuvent être contraints de prendre un deuxième emploi pour « joindre les deux bouts » ? Savez-vous que nos salaires nets ont baissé alors que le coût de la vie ne cesse lui d’augmenter ?

Les organisations syndicales avaient demandé le 10 octobre un relèvement de la valeur du point à 4,60€, soit une augmentation « raisonnable » de 3,37% après un gel du point tout au long de l’année 2012. Vous avez préféré reporter la négociation au 5 décembre pour mesurer au préalable les effets salariaux de la révision de la classification qui est engagée. Dont acte.

Le Synami-CFDT, lui, revendique une augmentation des rémunérations de 15% et, dans l’immédiat, + 20 points pour tous, ce qui mettrait les minima de notre convention collective à peu près au niveau de la grille de Pôle Emploi.

+ 20 points pour chacun seraient, à l’occasion de la révision de la classification, un pas conséquent vers cet objectif légitime de reconnaissance des salariés.

1. La protection sociale des salariés
   Alerte sociale majeure ! Les arrêts pour raison de maladie sont en très forte croissance, les situations d’invalidité et d’incapacité en considérable ascension. Bien que l’accord d’amélioration de prise en charge des carences maladie ait été rejeté par la majorité CGT/FO/CFTC, le Synami-CFDT maintient cette revendication. Aujourd’hui, bien des salariés ne peuvent se soigner correctement car, pour raisons financières, sont obligés de venir travailler malades.

Parce que le Synami-CFDT veut la protection sociale de qualité pour tous les salariés, nous vous engageons à accélérer la mise en place d’une couverture complémentaire maladie de qualité pour l’ensemble du réseau.

Il faut également s’atteler à la consolidation de notre système conventionnel de prévoyance qui, à brève échéance, risque de ne plus pouvoir faire face.

Le Synami-CFDT revendique une négociation globale sur la santé des salariés dès 2013.

1. La prévention des risques psychosociaux
   L’excès d’objectifs chiffrés, le nombre de jeunes par conseiller, une concurrence entre structures – via la CPO – disloquent la coopération dans le travail des équipes, induisent des modes de gestion et de direction déstructurant. Cet ensemble est directement responsable de l’augmentation du mal être des salariés au travail.

Le Synami-CFDT revendique un plan de prévention des risques psychosociaux.

Au delà du dialogue et du progrès social nécessaires, lutter durablement et en profondeur contre toutes les dégradations des conditions de travail dans notre réseau c’est aussi réaffirmer nos fondamentaux : approche globale, action territoriale, jeune au centre de notre travail, construction de projets innovants pour et avec les jeunes. Un programme ambitieux est absolument nécessaire et il faut desserrer les contraintes de gestion, la course à chaque euro qu’il faut « hyper-justifier ».

Pour cela, nous revendiquons une hausse de 100 millions d’euros pour le réseau : 20% de budget supplémentaire, à la « main » du réseau et des structures, pour l’utiliser là où nous en avons besoin.

Ce programme ne pourra aboutir qu’avec la mobilisation de l’ensemble des acteurs du réseau.

Le Synami-CFDT propose de relancer la dynamique commune de défense et de développement des missions locales autour d’un Manifeste pour l’insertion des jeunes.

Nous avons tenu à vous rappeler, solennellement, la gravité de la situation. Il faut améliorer la situation des salariés et celle des publics accompagnés. Nous devons réussir un dialogue social responsable et constructif dans l’intérêt des salariés et de nos structures.

Le Conseil Syndical du Synami-CFDT