La dernière proposition des employeurs en CPPNI a été :
« Comme convenu je vous confirme à l’issue de nos 2 réunions les termes de notre proposition d’accord relatif à la NAO 2022 :
Celui-ci pourra intégrer 3 dispositions :
• Passage du coefficient 255 au coefficient 265 des emplois repères de niveau A assistant technique,
assistant administratif et comptable
• Revalorisation de 3,25 % de la valeur du point passant ainsi de 6,15€ à 6,35 €
• Recommandation aux structures qui en ont la capacité économique, de préférence dans le cadre du dialogue social, et selon les modalités adaptées à leur contexte de donner plus d’ampleur à cet accord. »
Pour rappel, la progression du SMIC est supérieure à la valeur du point si l’on compare sur 10 ans, depuis la création de la CCN. Le point devrait être à 6,40€, hors inflation, pour ne pas perdre en pouvoir d’achat. Le Synami-CFDT a fait une ultime contre-proposition, en demandant la rétroactivité de l’augmentation au 1er janvier, pour que les salariés bénéficient de l’augmentation en année pleine, demande d’une réouverture de la NAO 2023 dès septembre 2022 pour coller au plus près de la réalité des coûts et du niveau d’inflation et l’engagement de rencontrer le nouveau gouvernement avec le syndicat patronal pour appuyer une augmentation de l’aide aux postes sur le PLF 2023.
Le retour des employeurs est exaspérant et désolant. Le point central autour de la rétroactivité au 1er janvier 2022 n’a pas été retenu par le SYNESI qui, en échange, ne propose que l’application de l’augmentation à compter du 1er juin 2022 pour toutes les structures, qu’elles soient concernées par l’extension ou pas :
• Passage du coefficient 255 au coefficient 265 des emplois repères de niveau A assistant technique,
assistant administratif et comptable
• Revalorisation de la valeur du point à 6,35 (soit 3,25% d’augmentation) ;
• Recommandation aux structures qui en ont la capacité économique, de préférence dans le cadre du dialogue social, et selon les modalités adaptées à leur contexte de donner plus d’ampleur à cet accord.
• Application à compter du 1er juin 2022 (et non à l’extension).
• Une clause de rendez-vous pour le dernier trimestre 2022.
Cela ne nous satisfait absolument pas et nous sommes en très en colère. En effet, le syndicat employeur ne peut pas nier que l’IAE a été plutôt bien traitée ces dernières années par rapport à d’autres secteurs, y compris pendant la crise COVID, les aides aux postes ont augmenté et les collectivités locales n’ont pas abandonné leurs soutiens durant cette période non plus. Nous n’avons trouvé aucun argument recevable au refus de la rétroactivité d’application de l’accord à compter du début 2022
Les salariés vont s’en souvenir, et nous, leurs représentants aussi.
L’arrivée immédiate de 212,00 euros brut dans l’escarcelle de chaque salarié aurait été la bienvenue au vu du contexte actuel. Cet accord entérine une demi-année de perte de pouvoir d’achat. Les employeurs doivent absolument changer de braquet en matière de reconnaissance des salariés, la future classification et la clause de revoyure du dernier trimestre seront l’occasion de redorer leur blason. Ils doivent bien avoir en tête que les branches professionnelles sont particulièrement observées quant à leur capacité à améliorer le quotidien des salariés par le dialogue social.
Dans les 4 mois à venir, notre branche va probablement se retrouver à nouveau parmi les 144 autres ayant des minimas en dessous du SMIC, les prochaines mesures classifications et salaires ne pourront être aussi grippe-sous que le niveau de cette augmentation du point à 6,35€ !
Sauf retournement de situation, l’intersyndicale a déjà déclaré qu’elle ne signera pas cet accord NAO. Quelle doit être notre position à nous syndicat majoritaire ?
Tout repose donc sur les épaules du Synami-CFDT. Que donne l’application en euros ?
Coefficient | 6,15 | 6,35 | Augmentation mensuelle | Augmentation année 2022 si 1er JUIN |
265 | 1629,75€ | 1682,75€ | 53,00€ | 371,00€ |
285 | 1752,75 | 1809,75 | 57,00€ | 399,00€ |
315 | 1937,25 | 2000,25 | 61,00€ | 421,00€ |
345 | 2121,75 | 2190,75 | 69,00€ | 483,00€ |
Ce tableau nous indique que ce sont au minimum 40,00€ nets qui entrerons dans la poche de chacun.
Ce n’est pas négligeables quand beaucoup de salariés en sont à l’euro près pour finir le mois. Qui sommes-nous dans la période pour priver des collègues d’une somme qui leur permettra de payer un demi-plein de carburant dans le mois ou, tout simplement faire leurs courses ?
D’autres arguments économiques pèsent fortement, au-delà du seul aspect humain :
• Il est prévu un niveau d’inflation à 11% d’ici à la fin d’année ;
• L’inflation actuelle est déjà de 6%.
Sans une signature de la CFDT, nous resterons à 0% d’augmentation pour l’année 2022, sauf une décision unilatérale de l’employeur qui ne s’appliquerai alors qu’aux structures adhérentes du SYNESI.
Pour éviter ce décrochage des salaires (que nous combattons par tous les moyens) par rapport au taux d’inflation, et réduire le différentiel entre les 6% d’inflation et les salaires de la branche, nous avons décidé de signer l’accord qui est sur la table.