En novembre 2020, le Synami-CFDT s’insurgeait, avec raison, contre l’arrêté et le décret I-MILO concernant le traitement automatisé des données personnelles relatif à l’accompagnement des jeunes.
Un nouvel arrêté daté du 17 novembre 2021 relatif au traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé "I-Milo" a été publié au Journal officiel du 30 janvier 2022 (un dimanche, pas de repos pour les braves).
Outre les données personnelles liées aux conseillers ML, y compris leur âge... Pourquoi ne pas y ajouter des données biométriques, des détails sur leur physique ou l’état de leur vaccination ? Ce nouveau texte autorise la traçabilité : c’est à dire qui fait quoi, ce qui a été fait sur le dossier du jeune, qui est intervenu et à quel moment.
Toujours plus d’intrusion dans la vie personnelle des jeunes. Il faudra renseigner l’identité d’un tiers hébergeur éventuel du jeune (précédemment on conservait cette information sous format papier pour les jeunes en GJ), les adresses professionnelles, là où il travaille. C’est sans doute dans la perspective du CEJ qui va booster les créateurs d’entreprise. Et, la cerise sur le gâteau, renseigner le quotient familial du jeune.
Avec le CEJ, le jeune, plutôt que de lui permettre d’accéder à l’autonomie en le détachant du foyer familial en lui reconnaissant et en respectant son statut d’adulte, non ! Il reste rattaché au foyer et son allocation sera conditionnée au quotient familial... Pour rappel, le CEJ permettra de suivre certains jeunes handicapés jusqu’à leurs 30 ans ! Cela signifie aussi que l’on s’immisce très loin à l’intérieur des familles, au-delà du jeune lui-même. Le système d’information I-MILO va exactement dans ce sens.
Les conseillers sont appelés « agents » dans le texte, est-ce un pas supplémentaire vers notre disparition-absorption par le Pôle Emploi ? Bien entendu, comme précédemment, le PE aura accès aux données personnelles des conseillers et des jeunes. Avec toutes les saisies supplémentaires prévues, on peut se demander quand est-ce que le conseiller ML aura le temps de voir et d’échanger avec le jeune.
Le Synami-CFDT, continue de rejeter avec force ces dérives liberticides des droits individuels, la surveillance généralisée des jeunes précaires et de leurs familles. Ce sont encore les pauvres qui seront marqués à la culotte. Ben oui, manquerait plus qu’un euro de trop ne tombe dans l’escarcelle de « profiteurs » du système !
STOP À CE MAUVAIS COUP SUPPLÉMENTAIRE PORTÉ CONTRE LES JEUNES, LEURS FAMILLES ET LE RÉSEAU DES MISSIONS LOCALES !