Paris, le 14 juillet 2021
Revenu d’engagement 1er pas pour remédier à l’injustice sociale faite aux jeunes ?
Nous attendions avec impatience l’intervention du Président de la République ce 12 juillet 2021, et surtout ses propositions envers les jeunes. Le COVID-19 a encore frappé et la majorité du discours a tourné autour des mesures pour le combattre. Il a néanmoins annoncé un « revenu d’engagement » qui s’adresserait aux jeunes sans emploi, sans formation, etc., sans donner plus de précisions ni sur les modalités ni le contour de ce revenu.
Que cela s’appelle revenu d’engagement ou Garantie jeune universelle importe peu. Ce qui reste notre priorité est bien ce premier pas vers un « RSA jeune », qui n’est toujours pas à l’ordre du jour. Cette revendication forte est portée par la CFDT afin de remédier à cette injustice sociale.
Tout le monde a constaté que la jeunesse a été percutée de plein fouet par la crise sanitaire. La situation précaire des jeunes a révélé toute l’insécurité dans laquelle ils sont plongés depuis des lustres. Les jeunes sont parmi les plus touchés par la crise, mais pourtant les moins aidés. Pour pouvoir se projeter dans l’avenir, les jeunes ont besoin de sécurité et de stabilité. Un revenu minimum pour les 18/25 ans devient nécessaire, voire vital. Pourquoi un jeune adulte de cette tranche d’âge devrait-il être traité différemment des autres ? Il serait majeur pour voter ou être sanctionné mais pas pour être autonome ?
L’insertion durable des jeunes passe par un accompagnement global de qualité que les Missions Locales assurent et défendent depuis bientôt 40 ans. Notre expertise dans ce domaine ainsi que notre capacité d’adaptation fait du réseau des Missions Locales l’acteur majeur dans la mise en place du Revenu d’Engagement, mais nous proposons de travailler parallèlement avec les CAF, qui elles, ont l’expertise du versement du RSA. Pour les conseillers des ML, il est important de ne pas être assimilés à des contrôleurs d’aides sociales Ce revenu pour les jeunes serait effectivement un revenu de substitution en attendant une insertion professionnelle et ne serait pas corrélé à l’embauche et à emploi. Il est trop simpliste, voire populiste de laisser croire que les jeunes de cet âge vont devenir des assistés qui se laisseraient vivre aux crochets de l’État. Laisser penser cela équivaudrait à affirmer que la jeunesse n’a pas d’objectifs d’avenir. L’annonce faite par la presse d’une enveloppe allouée de 2 milliards d’euros (mais non reprise dans le discours présidentiel, certes), devrait favoriser un revenu d’autonomie, avec des droits et des devoirs.
Le Synami–CFDT, travaillera avec la fédération PSTE et la Confédération pour une mise en oeuvre cohérente de ce revenu pour les jeunes. Le syndicat réaffirmera que la reconnaissance par nos employeurs du travail quotidien est primordiale ! Enfin, si les jeunes doivent faire preuve d’engagement, c’est d’abord à l’État de faire ses preuves en la matière, en engageant effectivement la somme de 2 milliards d’euros.
Moyens réels et clarifications sont attendus par le réseau.
L’équipe du Synami-CFDT
SYndicat National des Métiers de l’Insertion