Paris, mercredi 2 juin 2021
Des signaux positifs sont envoyés par les autorités pour la prise en compte et en charge de la détresse des jeunes. Quitte à frôler le dérapage, en allant se faire mousser et se faire servir la soupe à la télé (cf. l’émission « Touche Pas à Mon Poste »). En contrepartie, ces mêmes autorités s’appuient sur la mobilisation de nos structures et l’investissement des salariés. Les objectifs de doublement des entrées en Garantie jeune, fixés par l’État, pourraient être atteints d’ici à la fin de l’année, d’après les projections, mais à quel prix ?
Les conseillers GJ, mais aussi de plus en plus de conseillers généralistes, subissent la pression de leurs directions pour atteindre les chiffres… au mépris d’un suivi renforcé de qualité !
Les professionnels du réseau nous remontent leurs difficultés, pour certaines récurrentes, qui viennent mettre à mal leurs conditions de travail et même leur santé.
Pourquoi ?
• Les préfets, comme au temps des Emplois d’Avenir, « harcèlent » les structures pour avoir leurs chiffres chaque semaine ;
• Les présidents ne jouent pas le rôle d’amortisseurs face aux dits préfets ;
• Les directions répercutent directement la pression sur les salariés, cela tend les
relations de travail y compris dans des endroits où le dialogue social est correct et apaisé jusqu’à présent ;
• Des structures attendent toujours les notifications de leurs financements depuis 5
mois, ce qui bloque des possibilités de recrutement ;
• Les renforts n’arrivent pas ou au compte-goutte, faute à l’incapacité de notre réseau à être attractif ;
• Les problèmes de locaux perdurent et les beaucoup de ML sont livrées à elles-mêmes.
Cela a pour conséquences : un épuisement des équipes, un oubli volontaire du cadre
réglementaire de la Garantie Jeune, des organisations de travail qui ne répondent pas aux besoins des jeunes, mais à ceux de financements des structures.
Nous savons que le Ministère partage nos constats. Les préfets étant les relais territoriaux de l’État, nous demandons que les services décentralisés :
1. Accompagnent la montée en puissance de la GJ plutôt que d’exercer une pression
inefficace ;
2. Comprennent que la mobilisation des jeunes n’a rien de comparable avec la gestion
d’une usine de boites de conserves ;
3. Ouvrent des portes aux Missions Locales vers le monde économique plutôt que de les enfermer dans un suivi statistique stérile ;
4. Fassent respecter le principe de limiter à 50 jeunes le nombre suivi par conseiller,
selon la volonté des autorités, lorsqu’elles contrôlent les chiffres des Missions Locales.
Écouter les salariés et le Synami-CFDT est le meilleur moyen de garder le cap et maintenir : Un dispositif de Garantie Jeune de qualité, comme prévu à l’origine !
LES REPRÉSENTANTS DE L’ÉTAT DOIVENT L’ENTENDRE !
L’équipe du Synami-CFDT
Synami-CFDT