Organisée le 30 janvier 2017 par les services du Ministère du travail, de l’emploi, cette journée, introduite par Myriam El Khomri, Patrick Kanner et Jean-Marc Seijo-Lopez, a été organisée autour de 4 tables rondes.
La première, en présence des ministres concernait le partenariat avec les entreprises. Une grande majorité d’hommes sur le plateau, chacun venant défendre sa contribution à l’insertion des jeunes. De la représentation, mais aussi de la conviction notamment autour de la responsabilité sociétale des entreprises. Au fait, y a-t-il des engagements RSE dans le réseau des ML ?
L’accompagnement sur la base « l’emploi d’abord » est une nouveauté pour les Missions locales mais, contrairement à ce qui a été dit, l’accompagnement emploi a toujours fait partie des activités des Missions locales et bien avant 2005. A titre d’exemple, en 1987, les Missions locales accompagnaient les jeunes en SIVP- Stage d’Initiation à la Vie professionnelle, 4 à 6 mois de stages en entreprises et, avant la fin du stage, 6 jours de regroupement à la Mission locale.
En fait, le degré d’investissement des Missions locales sur cet aspect et le développement des partenariats du monde économique dépend plus des moyens de la politique de l’emploi et de l’insertion que de leur bonne volonté. Dans le cadre du CIVIS, mis en œuvre en 2005, c’est la PMP – Période en Milieu Professionnel qui a permis aux conseillers de favoriser les expériences en stage en entreprises et de les exploiter avec les jeunes. Avec les Emplois d’Avenir, les Missions locales ont su montrer et développer leurs compétences dans le domaine de l’accès à l’emploi et de l’accompagnement des structures qui recrutaient les jeunes. L’intermédiation entreprises fait d’ailleurs partie de l’offre de services.
Mais, dans le cadre de la Garantie jeunes il s’agit de pratiquer la « médiation active », activité « antérieure à la formulation d’une offre et d’une demande d’emploi » qui, par la multiplication des expériences, devrait permettre une rencontre entre un jeunes homme ou une jeune femme et une entreprise, cette rencontre pouvant aboutir à un recrutement pour un jeune. C’est une approche qui demande ajustement et formation des équipes de travail. Le rapport du Comité scientifique en charge de l’évaluation de la Garantie jeunes rappelle que cette « composante essentielle du dispositif » n’a été que partiellement mises en œuvre. Les conventions avec des réseaux tel que Prisme ou de fédération telle que CREPI peuvent y contribuer mais ne peuvent y suffirent. Les Missions locales sont devant un chantier important…
La deuxième table ronde, plus diversifiée sur le plateau, comptait plus de femmes, il s’agissait de traiter les relations avec les acteurs sociaux et les collectivités. Le temps imparti n’a pas permis de traiter les relations avec collectivités. Les intervenants ont signalé l’importance du travail de finesse dans l’accompagnement que doivent faire les conseillers avec les jeunes et les partenaires telle que la PJJ. Quelle place du « sur-mesure », du « cousu main » dans les logiques d’industrialisation ? Et quelle reconnaissance ?
Nous avons remarqué l’intervention de François Soulage, du réseau Alerte, sur la définition de l’accompagnement dont l’objectif premier est l’autonomie y compris dans la définition du parcours. La question des « sorties sèches » a été soulevée…
La table ronde sur les enjeux du numérique et les nouvelles modalités d’accompagnement des jeunes n’a pas apporté grand-chose au débat. Chaque intervenant étant persuadé d’avoir le bon outil. Une question se pose dans la multitude de l’offre : que choisir ?
La dernière table ronde s’est déroulée devant une assemblée plus éparse, les ministres étant partis depuis longtemps, il s’agissait de traiter les évolutions des pratiques d’accompagnement liées à la Garantie jeunes. Le rapport du Comité scientifique d’évaluation distingue 3 types de parcours et suggère d’adapter le dispositif à des publics différencié. Sur le plateau 3 jeunes de la catégorie « insertion » étaient présents, ils se sont approprié la démarche pour se mettre en mouvement. Le Synami y était. Pour l’adaptation aux autres catégories (préparation sociale à l’emploi et parcours empêchés) les Missions locales doivent faire preuve d’innovation et faire confiance aux conseillers pour trouver les moyens de cette adaptation. Compte tenu des éléments d’observation et d’analyses apportés par « le livre blanc e la Garantie jeunes », le Synami a été invité à participer à cette table ronde. Les thèmes que nous avons développés concernent le décalage entre les intentions de départ des dispositifs et les conditions de la mise en œuvre, les désaccords entre les managers et les conseillers sur les critères de la qualité du travail, le pouvoir des normes comptables et informatiques.
La Garantie jeunes est une démarche particulièrement intéressante pour les jeunes et pour ceux qui la mette en œuvre, mais nous interrogeons sérieusement les modalités de l’évaluation et du contrôle. Comment se fait la diffusion de l’information ? Quels choix de contenu de diffusion ? Quelles interprétations des textes ? Quelles traductions par le pouvoir informatique ? Quel coût réel de la chaîne de contrôle ?… Nous espérons ne pas avoir à écrire le livre noir du PACEA.