
Déclaration du Conseil Syndical – NAO – Juin 2016
Les membres du Conseil Syndical (1 représentant par région) se sont entretenus tout le weekend et ce lundi suite à la proposition de l’UNML de porter le coût du point à 4,55€ soit une augmentation de 5 ts applicables au 1er septembre 2016 et d’avancer en juin 2017 (au lieu d’Octobre) la négociation salaire.
Les négociateurs du Synami ont rappelé que la négociation s’est tenue dans un cadre intersyndical et que l’ensemble des débats, côté organisations syndicales de salariés, a été fait d’une seule voix comme cela se fait depuis la fin de l’année 2015. Il a fallu huit suspensions de séance pour faire monter la proposition des employeurs.
L’énergie dépensée pour arriver à un accord est considérable car il faut sans cesse rappeler aux employeurs que les salariés attendent du concret. La délégation UNML avait calé son mandat sur les négociations tenues dans la fonction publique. Que ce soit à la Sécurité Sociale, les organismes sociaux, fonction publique territoriale et même Pole Emploi, il faut savoir que toutes ces branches n’ont rien eu (Pole Emploi !) ou obtenu au plus 1,2%. Le 4,55 proposé correspond à 1,1% d’augmentation. L’UNML l’évalue à environ 5 millions d’euros.
L’augmentation est-elle légitime ? Oui, elle l’est. Son montant est-il à la hauteur ? Bien évidemment que NON ! Nous sommes dans la même colère que nos collègues. À l’heure où l’UNML déclare dans son manifeste que notre travail mérite d’être soutenu, lui-même valorise nos efforts par une augmentation faible. Ce n’est pas comme cela que l’on va apaiser la relation entre les salariés et leurs employeurs. Arrêtons de dire qu’ils n’entendent pas puisque lors de la négociation, leur délégation a admis que nos rémunérations devaient être revues à la hausse. C’est le niveau de reconnaissance qui doit changer…et pour cela, au lieu de nous parler de leurs difficultés à obtenir des budgets, nous attendons plutôt de voir une pression des présidents visible auprès des pouvoirs publics et de leurs propres collectivités visant à consolider les financements. Les salariés ont déjà beaucoup de travail avec les jeunes et ne peuvent entendre que leurs employeurs « font que ce qu’ils peuvent » ! Face au public, nous ne pouvons pas être fatalistes – d’ailleurs, on nous met assez de pression sur I-Milo pour ne pas l’oublier – alors leurs complaintes sont inaudibles.
L’UNML nous parle d’une masse salariale qui augmente donc il y a des salaires bougeant à la hausse. Oui mais pour qui ? L’injustice dans les structures, ce sont l’explosion de recrutement de cadres (+8,5%) en 2015 et les écarts de plus en plus criants entre les cotations 11 et 12 avec les cotations 15 et 16. Les présidents au local en sont les responsables. Le non-respect de l’obligation conventionnelle de répondre à l’enquête salaire par 40% des structures, c’est l’UNML qui en est responsable et cela donne échappatoire à ceux qui profitent du système.
Au-delà du coût du point qui favorise au final en proportion les salaires les plus hauts, il faut remonter au plus vite les indices professionnels des collègues cotés 11 et 12 tout en intégrant de nouvelles compétences directement valorisées. Cela passe par des propositions sur la classification que nous ferons à nouveau lors de la prochaine négociation en Octobre 2016. Nous reviendrons aussi avec notre revendication sur l’amélioration de la prise en charge conventionnelle des carences maladies car encore une fois, les employeurs ne veulent pas en discuter – nous y voyons un blocage patronal idéologique intolérable !
En termes de calendrier, l’IGAS rendra son enquête au plus tard fin septembre et le projet de loi de finances pour l’année 2017 commencera à être débattu au même moment. Le Synami fera tout ce qui est de son ressort pour que le budget socle atteigne enfin le montant nécessaire pour dégripper l’ensemble des mécanismes de rémunération du réseau. Nous avons les moyens de faire des actions visibles, nous les préparerons cet été pour la rentrée.
Pour en revenir à la proposition de porter le coût du point à 4,55€ soit une augmentation de 5cts applicable au 1er septembre 2016 et l’avancée en juin 2017 (au lieu d’Octobre) de la négociation salaire pour l’an prochain. Une fois dit tout le mal que nous en pensons, relever sa faiblesse, la tension sociale dans les structures qu’elle n’apaise pas et le sentiment que nous devons toujours faire plus que la normale pour obtenir notre dû, que pensons-nous ? Les membres du Conseil Syndical ne se satisfont pas de ce 4,55€ qui ne soulève aucun enthousiasme, c’est un euphémisme.
Toutefois, notre rôle de syndicat est :
- d’améliorer notre CCN et le système de classification – rémunération en est le cœur. Tout ce qui contribue à le consolider (ou colmater des brèches) doit être considéré.
- de ne rien lâcher quand nos salaires peinent à approcher les salaires moyens ouvrier et employés en France, nous n’oublions pas que beaucoup de nos collègues ont un emploi en plus le weekend pour arrondir les fins de mois, d’autres sont souvent à 20,00€ près en…milieu de mois et nous ne parlons pas des temps partiel qui n’arrivent pas à avoir de temps plein.
- de ne pas laisser 5 millions d’euros à la main des employeurs car cet argent est le fruit du travail des salariés, ce n’est pas un cadeau, c’est juste une partie de ce qui nous est dû dans la redistribution de la richesse que nous produisons.
Alors, après vote, le Synami CFDT décide d’engager sa signature pour récupérer cette augmentation. Nous le faisons sans idéologie, ni posture, ni démagogie. Pour nous, il s’agit uniquement d’une étape, un premier temps de négociation salaire car le second sera en Juin 2017 et le temps passe vite. Nous serons prêts à ce moment pour obtenir une nouvelle montée de la rémunération à travers tous les leviers possibles.
Le Conseil Syndical National