L’inclusion de la Garantie Jeunes dans le projet de loi EL KHOMRI a surpris plus d’un ! Il est indiqué dans le texte que la Garantie Jeunes sera généralisée. Cette démarche, lors de son démarrage en 2013, avait déjà vocation à l’être et a de nouveau été confirmé en fin d’année dernière.
On pourrait donc dire rien de neuf sous le soleil mais le fait nouveau est que le gouvernement propose une accélération de la généralisation. Plusieurs questions se posent évidemment, en voici quelques-unes, la liste n’est pas exhaustive et essayons d’y répondre de manière claire et rationnelle :
- Est-ce un affichage politique ? On peut le considérer ainsi à partir du moment où la généralisation était déjà actée comme dit précédemment.
- La Garantie Jeunes est-elle encore pertinente pour les jeunes ? Oui, elle l’est et l’accueil des jeunes vis-à-vis de la démarche est plus que positive. Il suffit de regarder les conclusions du CESE en fin d’année dernière.
- Sommes-nous prêts dans les structures à absorber dans la démarche 900.000 jeunes l’an prochain ou dans deux ans ? Bien évidemment que non puisqu’actuellement nous en sommes à peine à 50.000 jeunes avec des difficultés connues comme notamment le manque de locaux, la surcharge administrative, l’épuisement des collègues…
- Pourquoi 900.000 jeunes ? En fait, ce nombre correspond au fameux « NEET » acronyme insupportable qui qualifie les jeunes sans emploi, sans formation…
- Mais en fait de quels jeunes parle-t-on ? Tout le monde s’accorde à dire que ces jeunes ne sont pas allés manifester le 9 mars, ils sont dans l’isolement, vivent dans l’indifférence et se sentent loin de tout le système.
- Le gouvernement a-t-il conscience de l’effort budgétaire qu’il va falloir ? On ne sait pas mais c’est son problème – et nous allons lui rappeler – car à partir du moment où il s’engage, il doit savoir que les jeunes n’oublieront pas qu’il n’a pas tenu sa promesse.
- Combien ça coute ? C’est simple il suffit de faire le calcul :
900.000 jeunes x (1600 – le cout de l’accompagnement actuel par jeune + (461x12 – l’allocation annuelle par jeune)) = 6, 42 milliards d’euros à mobiliser !
[*Avec tous ces éléments, ne serions-nous pas dans un fou projet ?*]
Possible mais au final, que disons-nous depuis des années au Synami ? Les jeunes doivent avoir accès à un accompagnement fort et sécurisé financièrement. La Garantie Jeunes est le moyen d’accéder à terme à un revenu universel pour tous les jeunes. Pour les structures, c’est la consolidation plus rapide d’une partie de nos budgets socles qui est en jeu.
Les conditions de la réussite ? En plus du financement à trouver, il faut tirer tout de suite les enseignements de l’expérimentation de la GJ avec les partenaires sociaux et co construire ensemble les améliorations du cahier des charges indispensable à la nouvelle donne ainsi que mobiliser toutes les collectivités, à tous les échelons pour trouver les moyens logistiques nécessaires. Au Synami, nous sommes prêts à apporter notre contribution.
ALORS MESDAMES, MESSIEURS DU GOUVERNEMENT, C’EST VOTRE DERNIÈRE OCCASION DE MONTRER QUE LA JEUNESSE EST UNE PRIORITÉ. SI LA LOI EST VOTÉE, ALLEZ AU BOUT DE CET ENGAGEMENT SUR LA GJ !
En sus, notre intervention de ce matin sur France Inter (A partir de 9mn 45’’’) http://www.franceinter.fr/emission-le-journal-de-8h-journal-de-8h-398
DERNIERE INFO - 15/03/2016 Journal de 20h France 2
Le gouvernement parle de 200.000 jeunes concernés par la mesure, pourquoi, comment...pas d’explication ! Attention à ne pas être déjà dans la réduction de droit avant même sa création.