Chers salariés, chers collègues, chers camarades ;
Le 14 octobre 2015, jour de la négociation annuelle obligatoire pour la CCN ML PAIO, restera comme l’un des jours les plus sombres de notre « réseau ».
Comme les années passées, nous aurons une augmentation de la valeur du point égale à zéro.
Un zéro qui nous assomme comme lorsque l’on se prend une porte en pleine figure, ça fait très mal !
Nos employeurs, ils écoutent, ils compatissent…mais en fin de compte, ils nous renvoient à notre raison, à notre responsabilité de citoyen, à leur responsabilité face aux dépenses futures concernant la complémentaire santé, les baisses de dotation imposées aux collectivités locales, la disparition des subventions pour les Emplois d’Avenir et de l’ANI Jeunes, aux loyers supplémentaires dus au titre de la GJ, etc, etc… A la limite, on devrait presque s’excuser, voire avoir honte de solliciter une augmentation !
Il faut avoir les nerfs solides pour entendre dire que nos rémunérations sont décentes, que notre branche est dynamique en termes de créations d’emploi et de politique salariale. Et le cœur bien accroché quand nous avons même appris qu’en moyenne des 13èmes mois été versés dans les structures.
Deux éléments déterminants auraient dû s’imposer et infléchir leur position :
Le montant des primes versées dans les missions locales en 2015
Le pacte des responsabilités en 2015 et en 2016
Pour les primes versées, ce n’est pas eux (l’UNML), ce n’est pas un acquis national, c’est chaque ML qui décide de sa politique.
Mais quelle politique ? Celle de la loi du plus fort, qui n’est que le « fait du prince ou de la princesse ». 5 millions d’euros – soit 10% de l’ensemble des rémunérations, c’est ce qui a été distribué de manière arbitraire, inégalitaire dans les structures.
Le pacte de responsabilités, c’est plus de 3 millions d’euros, cette année et 6,5 millions en 2016 qui seront laissés à la totale et entière main des employeurs de chaque structure.
Pour 2015, le pacte de responsabilité a couvert les augmentations issues de l’avenant 54 sur les bas salaires signée par nos soins en 2014 et heureusement que nous l’avons fait ! Pour 2016, ces dépenses seront encore couvertes. C’est ce que l’on appelle une opération blanche.
En sus, et d’après nos calculs avec comme hypothèse de stopper les primes à la tête du client et en reversant aux salariés les baisses des cotisations familiales 2016, nous aurions pu et dû mobiliser 6 millions d’euros.
Ces 6 millions, nous avons demandé à les flécher vers les conseillers 1 et 2 quand nous avons vu qu’aucune mesure collective ne serait acceptée.
« Mesdames, Messieurs les employeurs », cet argent est le nôtre, celui de la richesse que nous créons en recevant les jeunes et en trouvant avec eux et pour eux des solutions d’insertion.
Et toujours la même réponse : ce procès en (ir)responsabilité et avec un élément nouveau : l’UNML a une unique priorité, la préservation de l’emploi.
Préservation de l’emploi, mais de quoi parle-t-on ? Tout le monde le sait, UNML compris, les emplois subventionnés. D’ailleurs STOP ! Aux contrats dits aidés, car on ne voit pas en quoi cela aide leurs bénéficiaires. Nous avons eu droit à une ode sur l’emploi subventionné, magnifique possibilité utilisée de manière honorable par les structures pour mettre le pied à l’étrier à des personnes loin de l’emploi !
Mesdames, Messieurs les employeurs, soyez au moins plus clairs : Ce n’est qu’une question d’argent et d’abaissement de masse salariale, rien d’autre.
Quant au recours aux CDD, l’an prochain il passera à 20% dans le « réseau » au nom des dispositifs à durée déterminée mais la précarisation assumée des emplois n’est-elle pas le meilleur moyen d’abaisser l’attractivité de nos métiers et de fragiliser la branche professionnelle ?
Autre argument de leur justification, il faut que nous soyons contents car la valeur du point dans la fonction publique n’a pas augmenté depuis 5 ans… alors que dans les ML, les salaires ont augmenté de 2% sur les 3 dernières années. Ces 2%, ce sont les points négociés par l’avenant modifiant le régime de l’ancienneté. Argument redondant mais irrecevable. Et encore une fois, nous ne sommes pas des fonctionnaires ou des agents !
[*Mesdames, Messieurs les employeurs, votre mandat était clair : Faire des économies sur nous !*]
Et maintenant ? Depuis l’annonce du zéro, la colère est montée dans toutes les structures et celle-ci doit s’agréger pour se rebeller. Chers collègues, chers salariés, chers camarades, il faut :
- arrêter de faire plus,
- arrêter les dépassements de fonction,
- arrêter de compenser les carences de nos structures avec notre professionnalisme.
C’est trop facile de nous pressurer sans rien nous donner. De devoir accepter des dossiers en plus de ses suivis supplémentaires, au nom du sauvetage des structures, ce n’est plus recevable !
[**Nous devons nous mettre en mouvement, la riposte doit être forte, nous allons étudier toutes les options avec notre Conseil Syndical National.*]
Aux employeurs, les congés scolaires ne feront pas redescendre notre rancœur !
Mois de Novembre, le mois de notre colère.