Pour définir le rôle des Missions, proposer un schéma fiable de financement des structures, exprimer le sens de notre travail, réaffirmer la manière dont on doit associer les jeunes à la démarche d’insertion et comment cela doit être relié à une logique territoriale la plus proche possible du public, nous avons toujours été plus que présents.
Pourtant il y a des moments dans nos vies de salariés, militants, syndicalistes où à force de se battre pour faire passer des messages, on peut finir par s’épuiser !
Alors on cherche toujours des moyens pour garder notre motivation. La plus motivante est : l’énergie que nous mettons à aider la jeunesse grâce à notre accompagnement global
Et puis nous avons de tant à autre des surprises issues de nos institutionnels n’ayant aucun lien avec notre réseau.Il y a quelques années, l’IGAS et l’IGF avaient conclu, dans un rapport, à la nécessaire réaffirmation du rôle des ML car notre modèle donnait plus que satisfaction.
Cette année, c’est par un avis du Conseil Economique Social et Environnemental - CESE sur la sécurisation des parcours d’insertion des jeunes que nous pouvons non seulement être satisfait mais nous pouvons même dire heureux tant nos missions sont mises en valeur.
[(Le CESE, c’est quoi en quelques mots, Wikipedia en donne une définition parfaite http://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_%C3%A9conomique,_social_et_environnemental
)]
Habituellement, nous sommes connus pour vous faire des analyses de ce qu’il se dit en matière d’insertion. Là nous allons vous proposer deux choses :
- La version longue, c’est à dire que vous preniez le temps de lire et de savourer l’ensemble des documents que nous mettons à votre disposition. C’est l’occasion de voir combien l’accompagnement global agit sur les inégalités dans tous les domaines - Santé, logement, accès aux droits, mobilité...et bien sûr formation et emploi !
- La version courte où vous pouvez lire la plaquette CESE tout en allant sur les "bonnes feuilles" que nous vous conseillons.
VOUS AVEZ CHOISI LA VERSION COURTE, C’EST PARTI
**Des constats et des observations qui sonnent comme des évidences
En page 2, dans l’introduction, deux fondamentaux de notre point de vue :"...Pour le CESE, l’amélioration de l’accès des jeunes aux droits sociaux doit constituer l’un des axes d’une politique publique beaucoup plus ambitieuse d’insertion des jeunes dans la société, qui ne doit pas être perçue comme une charge, mais bien comme un investissement dans le présent et l’avenir de notre société...Chaque jeune est en effet amené à vivre un parcours...Au cours de ce parcours les ruptures qui peuvent se produire sont peu ou mal accompagnés par les politiques publiques..."
En page 15, en matière d’accès à une couverture sanitaire :"Les délais et démarches d’ouverture des droits demeurent encore trop longs et dissuasifs pour certains...Le travail de suivi des ouvertures de droits des conseillers de Mission Locale participe également à la réduction du non recours..."
En page 19, Une des données de démarrage :"...la Seine St Denis, territoire d’expérimentation, permet à 1000 jeunes d’accéder à la Garantie Jeunes alors que 40000 jeunes sont inscrits dans les fichiers des Missions Locales...Si les premiers résultats ne seront disponibles qu’en septembre 2015, on peut d’ores et déjà regretter la faible association de jeunes, pourtant proposée par un certain nombre d’acteurs, dans ce processus d’évaluation..." Au passage, nous saluons la Mission Locale de Bobigny qui a reçu les personnes ayant participé à la rédaction de l’avis, leur retour a été plus que positif !
En page 20, sur le financement :"Notre assemblée s’interroge sur la pérennité financière de la Garantie Jeunes. De plus, il lui semble nécessaire d’évaluer si la somme de 1600€ par an allouée pour chaque jeune est suffisante pour assurer un suivi de qualité, compte tenu des frais engagés par les Missions Locales (recrutement de conseillers, location de salle, travail administratif de prospection d’entreprises). Il faut rappeler ici qu’une Mission Locale est une association qui doit remplir entre vingt et trente dossiers de subventions par an pour assurer son financement car aucun de ses fonds n’est sécurisé alors qu’elle participe au service public de l’emploi.
**Des préconisations claires et une limite habituelle
La section des affaires sociales et de la santé du CESE par l’intermédiaire de son rapporteur porte les préconisations suivantes :
-# Associer les jeunes bénéficiaires des politiques publiques en matière d’insertion à l’évaluation de celles ci. Un travail de toute évidence pour l’Institut Bertrand Schwartz
-# Faire de la Garantie Jeunes un droit à l’accompagnement pour les jeunes répondant aux critères actuels
-# Privilégier, dans la mesure du possible, un référent unique
-# Sécuriser le recrutement des conseillers en Mission Locale, notamment en favorisant les recrutements en CDI
-# Permettre aux structures d’accompagnement dédiées aux jeunes de pouvoir consacrer du temps et des moyens aux enjeux de santé.
Et malheureusement, tout cela se heurte au problème de financement comme exposé en pages 30 et 31, puisque si l’assemblée indique qu’il y a eu un débat autour de trois pistes mais que les travaux n’ont toujours pas permis de dégager des voies consensuelles en matière de financement.
**Une proposition de gouvernance moins satisfaisante ! Le combat contre la régionalisation doit s’amplifier
Comme depuis plusieurs années, dans beaucoup de rapports, la gouvernance des Missions Locales est mise sur la table. Si personne n’osera dire que la coordination n’est pas un enjeu, nous avons trouvé les propositions plus ou moins de qualité.
Améliorer la dynamique interministérielle engagée en 2013, nous y sommes favorables car nous avions toujours dit qu’arrêter la Délégation Interministérielle à la Jeunesse dans les années 2000 avait été une mauvaise idée ! La question de la jeunesse transcende tous les ministères et il est plus qu’important d’obtenir l’adhésion de tous.
Par contre, nous citons : "...nommer la région comme chef de file de coordination des politiques jeunesse, cette compétence demeurant partagée par l’ensemble des collectivités..." est en parfaite opposition avec notre mobilisation contre l’article voté dans le cadre du projet de loi NOTRe en première lecture à l’assemblée nationale qui donne raison au CESE.
Nous devrons donc continuer à convaincre sur ce sujet car les députés, les sénateurs et maintenant les membres du CESE ne connaissent pas la capacité des régions à créer des CPO régionales, à nous mettre en concurrence avec des organismes de formation ou encore de développer des réseaux parallèles au notre pour nous affaiblir.
Nous poursuivrons notre travail pédagogique pour rappeler que l’ancrage territorial au plus proche des jeunes est celui des communes et que le modèle Mission Locale - au top de la décentralisation - a besoin de ces 3 financeurs historiques. Ceux ci doivent être en capacité de se coordonner pour le bien de l’accompagnement global des jeunes en insertion dans les Missions Locales !