Plaider la cause des réseaux d’insertion partout où cela est possible, le Synami le fait et ce jusqu’au sommet de l’Etat quand il en a la possibilité. Le 16 septembre, une délégation du syndicat était reçue par la conseillère du Ministre du travail pour un droit de suite après une première rencontre qui a eu lieu le 6 mai dernier.
[*S’agissant du budget des ML*]
En 2014, budget constant (excepté la rallonge de 30 Millions négociée à l’arrache juste avant la divulgation du budget) sur 11 milliards d’euros alloués aux SPE. Pôle Emploi bénéficie d’une dotation d’1 milliard d’euros. Pour les Missions Locales, le budget socle étant d’environ 180 millions d’euros, et nous voyons bien les effets qu’induit la faiblesse de ce montant. Cela entraîne :
- Gel des salaires
- Anticipation des baisses budgétaires par les structures
- Aucune confiance en l’avenir et sentiment d’insécurité pour tous
Le Synami demande une augmentation significative du budget socle sous peine de voir le réseau ML se flétrir !
[**Réponse :*] A cette date, le budget des ML n’est pas encore fixé mais la demande est notée !
[*S’agissant de la GJ*]
Compte tenu de l’implication de la CFDT sur ce dossier, le Synami s’étonne que la Confédération et les autres OS en général, ne soient pas associés au bilan, en cours actuellement.
Le Synami s’étonne également de la communication timide qui est faite autour de la GJ.
Le syndicat informe que la branche professionnelle, du fait notamment des impacts de la réforme de la FPC (-50% du budget, passage de 8 millions à 4 millions d’euros) ne pourra pas prendre en charge la formation des conseillers recrutés pour la GJ.
Le Synami indique que la gestion financière de la GJ, du fait notamment des avances de trésorerie, affaiblit les structures et les rendent frileuses à aller faire de la GJ.
C’est dommageable d’autant que la GJ représente le retour au cœur du métier pour les ML.
[**Réponses :*]
Prochain comité de pilotage : 6 octobre 2014. Les tableaux de bord seront bientôt accessibles.
Pas de réponse sur la participation de la CFDT au bilan.
Pour le moment, il n’y a pas réellement de choses tangibles à communiquer puisqu’il n’existe pas de bilan consolidé des résultats de la mise en œuvre de la GJ. On sait que 4000 démarches ont été engagées pour le moment. L’état essaie de booster la GJ mais démarrage lent d’où une communication prudente.
Pour le moment, le ministère n’a pas de visibilité sur le déploiement qui sera fait de la GJ en 2015. Délai pour dépôt des candidatures : 15 octobre 2014. Il n’a aucune candidature déposée pour l’instant sauf les 10 annoncées à l’été 2013.
50 000 démarches en 2015. Aucun chiffre annoncé pour 2016. Se fera en fonction des résultats de 2015. Mais l’objectif est d’arriver à 100 000 démarches pour la fin 2014
On passe de la phase d’expérimentation à la phase de déploiement. Les ML vont devoir recruter.
S’agissant du financement des salariés qui prendront en charge la GJ : la conseillère regrette que certains OPCA mettent de la pression et utilisent différents leviers pour montrer leur mécontentement des impacts de la réforme de la FPC sur leur budget.
Sur la peur de la toxicité des fonds IEJ, elle a conscience des difficultés liées au fonctionnement du FSE. L’état français a fait au mieux pour simplifier et alléger les contraintes induites par la gestion des aides européennes. Elle regrette que les ML restent frileuses et appellent à reprendre confiance pour utiliser des fonds qui ont été rendus disponibles.
[*S’agissant de l’Accompagnement Intensif Jeunes mis en place par Pole Emploi *]
Rappel est fait qu’il s’agit d’un accord entre le CNML et Pôle Emploi qui concerne officiellement 70 000 jeunes par an avec la mobilisation 600 à 700 postes de CISP recrutés au sein de l’agence. Selon les signataires, le public visé sera différent de celui des ML et il y aura un contrôle pour qu’il n’y ait pas de doublons.
Le Synami explique que sur le terrain cette convention est mal vécue. Il regrette pour commencer la mise en concurrence des opérateurs du SPE. Si l’argument est de dire que le nombre de jeunes concernés est limité, cela ressemble quand même à une stratégie de type « Cheval de Troie » car :
– Les conseillers Pole Emploi anciens mise à disposition sont rapatriés dans leurs agences dans plusieurs régions
– Vu la nature des jeunes concernés par la cotraitance et par ce nouvel accompagnement interne, quid de la pérennité du PPAE ?
– les ML reçoivent les jeunes diplômés (cf. rapport de la DARES) notamment depuis la disparition de l’AFIJ
– La taille des équipes mis en place par l’agence. Ex de la Picardie : représente 29 salariés soit une ML
[**Réponses*]
Le Pôle Emploi a accepté le FSE/IEJ … pas les ML qui n’ont pas saisi l’opportunité. A l’heure où l’ANI est incertain, même si le ministère y voit un espoir de reconduite, là où le Synami joue la prudence, les fonds IEJ seraient une réponse à la recherche de ressources. Le Synami rappelle que les 450 ML n’ont pas une armée d’administratifs pour gérer des contraintes administratives même si celles-ci sont allégées.
[*S’agissant des EAV*]
Le Synami appelle à la vigilance par rapport à la qualité des parcours de formation des jeunes. (CF emplois jeunes ...). Des OPCA disent ne plus avoir d’argent pour financer les parcours de formation.
[**Réponses*]
La représentante de l’Etat se dit très attentive à ces réflexions. Elle regrette, encore une fois, le « chantage » des OPCA.
Un travail est engagé en lien avec le Fonds Paritaire de Sécurisation des Parcours Professionnels et l’Etat a alloué des crédits sur l’enveloppe IEJ pour pallier les manques. Il s’engage à demander aux DIRECCTE locales de contrôler le respect de la mise en œuvre des formations.
[*S’agissant des MdE*]
Le Synami respecte le reclassement underground qui est fait pour les salariés des MDE. Par contre, il y a des MdE qui résistent notamment dans les grandes agglomérations car la volonté politique est là et que globalement la coopération avec les ML est de bonne facture. L’Etat va-t-il continuer à réduire drastiquement leurs financements ? Le Synami demande, qu’à minima, l’arrêt de ces baisses pour permettre la survie de ces structures qui sont soutenus et continuent à apporter de la plus-value sur leurs territoires.
[**Réponse*]
La conseillère ne gère pas directement ce dossier mais elle concède qu’il y a une forte mobilisation d’élus sur ce sujet. Tout est encore corrélé au projet de loi de finances.
[*S’agissant des ACI*]
Le Synami souligne la réticence de certains employeurs à appliquer la CCN, notamment dans des régions où des réseaux tirent à boulets rouges sur les accords conventionnels. Il indique qu’un courrier a été envoyé aux DIRECCTE pour rappeler que l’application de la CCN n’était pas une option.
Le syndicat demande au ministère de se saisir des problèmes d’extension des accords de branche en demandant à la DGT de les étendre en dépit du recours au Conseil d’Etat par l’UNIFED. Cela a déjà été fait pour la CCN. Actuellement, nous avons des problèmes de distorsion de salaires, faute à la non-extension de l’avenant sur la valeur du point en ACI. Cela est inacceptable pour les salariés !
Enfin, le Synami demande l’extension de la CCN ACI aux AI.
[**Réponses*]
L’Etat va prendre contact avec la DGT pour les problèmes d’extension. Concernant l’extension de la CCN aux AI – et même si sur le fond notre réflexion semble être partagée – compte tenu de toutes les réformes qu’il y a eu déjà sur le secteur de l’IAE, cela n’est pour l’instant pas d’actualité.
EN CONCLUSION :
Notre interlocutrice connait l’insertion, c’est indéniable. Si pour les ACI, nous sommes dans une période de transition relativement bien gérée, pour les ML le contexte est quand même sombre. Comme l’ensemble des ministères et malgré la priorité à la jeunesse et à l’emploi, elle n’est pas en mesure de garantir un renforcement structurel du réseau ML et nous invite à nous saisir de toutes les opportunités à court terme. Le problème est que le prix payé dans le passé avec les fonds sociaux européens est encore dans toutes les têtes et que nous attendons surtout des garanties d’avenir. Nous sommes donc entre le marteau et l’enclume, entre insécurité sur nos emplois et devoir d’être aux côtés des jeunes…. Jusqu’à quand tiendrons-nous ?