De plus en plus de salariés craquent dans les Missions locales. Notre organisation syndicale est souvent sollicitée pour intervenir dans des situations de souffrance, de conflits. La multiplication des programmes et dispositifs et leurs objectifs chiffrés induisent des tensions, des pressions, des modes de management intolérables. Et pourtant la grande majorité des salariés des structures d’insertion est fortement impliquée. Aujourd’hui cet investissement est mis à mal et une part, de plus en plus importante, des salariés est désabusée et regrette amèrement la perte des valeurs et du sens du travail dans les Missions locales.
Le 23 octobre dernier, nous alertions l’Etat sur les très grandes difficultés que rencontre notre réseau. Nous rappelions l’explosion du nombre des jeunes par conseiller avec des pics allant jusqu’à 400 suivis, avec une moyenne qui augmente sans cesse. L’augmentation du nombre des jeunes poussant les portes des Missions locales, la perte de l’équivalent de 500 postes entre 2011 et 2012, la menace sur les postes financés par l’ANI, la surchauffe avec les EAV… Nous exigions des moyens supplémentaires, humains et financiers, ainsi que la fin de la pression délirante aux chiffres ! Nous sommes bien dans un état de survie ! (cf. http://synami-cfdt.fr/spip.php?article397)
Que s’est-il passé depuis ?
Le projet de loi de finances 2014 prévoit une augmentation des crédits aux Missions locales. On imagine mal comment il pourrait en être autrement dans le contexte actuel de chômage de masse. A ce jour seuls 25 millions d’euros pour le réseau sont budgétés, et peut être 15 à 20 de plus à venir si l’ANI accompagnement des jeunes venait à être renouvelé.
C’est 100 millions supplémentaires qu’il faudrait pour accompagner sérieusement tous les jeunes dans leurs parcours d’accès à l’emploi. Nous sommes très loin du compte !
De plus, les mauvaises nouvelles s’accumulent
- En Poitou Charentes (cf. http://synami-cfdt.fr/spip.php?article406), la bataille s’organise pour sauver 35 postes dans une région qui a toujours affiché de bons résultats en matière d’insertion des jeunes.
- En Picardie, 45 postes sont menacés de suppression .
Dans les structures, c’est la sinistrose, l’épuisement généralisé, et par conséquent, la sinistralité augmente. Les Missions locales sont déstabilisées en permanence par l’insécurité budgétaire. Les finances sont tellement tendues que les employeurs « rognent » sur tout et surtout sur les acquis des salariés ! On assiste à la baisse de nos salaires. Les négociations collectives sont réduites à peau de chagrin.
Contexte aidant, certaines organisations de travail génèrent plus de souffrance, d’autant plus que les jeunes affluent.
Preuve tangible de la dégradation des conditions de travail des salariés : les arrêts de travail progressent de manière exponentielle et le déficit cumulé du régime prévoyance est en constante augmentation.
A l’image de la négociation nationale, tout semble être bloqué, sans porte de sortie visible.
Et pourtant des solutions existent pour améliorer les conditions de travail. Des salariés s’investissent pour mettre en oeuvre des actions respectueuses des personnels et du public. A titre d’exemple : près de 80 salariés du réseau Bretagne ont participé à une journée organisée par le Synami sur le thème de la souffrance au travail. Nos informations syndicales font le plein et nous entendons toujours le vent de la fronde, du ras le bol et de l’envie de s’en sortir collectivement. Il nous faut maintenant faire entendre notre colère et notre volonté à contribuer à l’amélioration de nos organisations de travail.
Que voulons-nous ?
- Des marges de manœuvre pour sortir du blocage des salaires, pour les augmenter,
- Des moyens supplémentaires dans le cadre de financements stables et pérennes, on ne veut plus quémander notre survie !
- Des moyens pour équilibrer le régime de prévoyance sans que les salariés soient pénalisés,
- Une politique de prévention des risques psycho-sociaux et les moyens de sa mise en oeuvre,
- L’implication des salariés dans l’organisation du travail pour que les arrêts maladie ne soient plus la solution de facilité pour régler les difficultés de management.
- Une généralisation de la formation « prévenir la souffrance au travail », pour les salariés et leurs directions.
- La mise en place d’un groupe ad hoc paritaire autour de la qualité de vie au travail pour un accord déclinable au local dans chaque structure.
TOUS EN ACTION, BATTONS NOUS POUR NOTRE RESEAU !
La prochaine commission paritaire de négociation aura lieu le 11 décembre prochain. Le Synami sera force de proposition. Il appelle l’UNML à répondre pour que le réseau puisse repartir de l’avant. Il y a urgence ! C’est une question de survie ! 2014 doit augurer d’un avenir meilleur que 2013 !
ENSEMBLE NOUS SERONS PLUS FORTS , REJOIGNEZ NOUS synami-cfdt.fr