Mesdames et Messieurs les Présidentes et Présidents, vous allez débattre des orientations de l’UNML qui est la représentation politique du réseau des Ml et le syndicat employeur de la branche professionnelle.
Le Synami saisit cette occasion pour reformuler ses attentes et celles des salariés dans cette période exceptionnellement difficile.
Il faut renforcer d’urgence le réseau. Financièrement et avec des postes.
Malgré les fonds ANI jeunes décrocheurs, le réseau a perdu 500 postes en 2012 ! Dans ce contexte de crise sociale, avec un public toujours plus nombreux, les ML sont sous-dimensionnées. Avec la mobilisation, et la pression sans précédent, sur les emplois d’avenir, le réseau est dans une tension sans précédent.
Le Synami-CFDT revendique 100 millions d’euros (+ 20% des budgets), et l’UNML a annoncé avoir demandé un renfort de 1 500 postes. Tous les acteurs doivent se mobiliser pour obtenir ces moyens vitaux ; le Synami est déjà en campagne, mais c’est aussi votre responsabilité de « taper du poing sur la table », sinon le réseau va craquer, de plus en plus de ML vont plonger.
En finir avec un pilotage destructeur.
Les dispositifs sont en concurrence, au lieu de se compléter. Les ML sont en concurrence, pour l’attribution des subventions, au lieu de faire l’objet de véritable dialogue de gestion prenant en compte les contextes et les besoins. Les salariés le sont parfois dans la réalisation des objectifs, au lieu de privilégier les dynamiques d’équipes. Et même les jeunes commencent à vivre cette concurrence entre eux, car ils remarquent, à juste titre, qu’ils n’habitent pas du bon coté de la rue, ou ont fait « l’erreur » de passer des diplômes, ce qui les excluent de certaines mesures.
Ce système est destructeur, il nous transforme en instrument aux services d’une politique du chiffre, et est en réalité inefficace pour accompagner vers une insertion sociale et professionnelle. Il faut le combattre pied à pied et défendre notre identité et nos pratiques : l’écoute, l’approche globale, l’action territoriale. Pour cela, il nous faut de l’air, reconquérir des marges de manoeuvre, la capacité d’innover et de s’adapter aux besoins. Et donc des moyens non fléchés sur des dispositifs mais « à notre main ».
Améliorer la gouvernance du réseau.
Gagner de nouveaux moyens, sauvegarder et développer notre spécificité, cela demande la capacité à se faire entendre, à peser sur les choix. Si le réseau a été reconnu comme incontournable et pivot des politiques d’insertion jeunes, il n’arrive pas à se faire entendre dans la définition des politiques et est, de plus en plus soumis à une technocratie qui veut nous imposer comment recevoir les jeunes. La représentation du réseau est donc essentielle, nous ne pouvons pas nous payer le luxe des concurrences entre UNML, CNML, ANDML. Il faut clarifier le rôle de chacun, entre la représentation politique (les Présidents forcement), une agence de moyens et de coordination (un CNML qui pourrait évoluer) et un pôle de directeurs qui doit apporter son expertise et ses analyses dans le cadre d’un véritable binôme avec les présidents.
Produire du progrès social.
Les ML, ce sont d’abord les jeunes, qui les sollicitent, et les salariés, qui les accompagnent. Ceux-ci aspirent légitimement à être reconnus dans leurs compétences et voir leurs conditions de travail s’améliorer. S’il y a des négociations locales, nous savons bien que ce sont les négociations nationales autour de la convention collective qui assurent l’essentiel des progrès. Nous venons d’obtenir une amélioration très importante de la prise en charge des carences maladies (qui, cette fois, ne devrait pas être « jeté à la poubelle » par une coalition syndicale), c’est l’avancée la plus importante depuis des années. Elle ne doit pas être la seule. Nous attendons en particulier que la révision de la classification puisse aboutir, et nous ferons des propositions pour aller jusqu’au bout de cette démarche. Nous attendrons aussi une négociation salariale positive en octobre, nos salaires sont en moyenne peu élevés, nous ne devons pas perdre du pouvoir d’achat.
Protéger les salariés
La dégradation des conditions de travail, le stress, fait passer au rouge tous les indicateurs sur la santé. L’augmentation de ces difficultés a mis en grave déficit notre régime de prévoyance, obligeant les partenaires sociaux à prendre des premières mesures difficiles de gestion. Mais il faut traiter le problème de fond et se donner les moyens de garder une protection élevée.
Cela passe par la mise en place d’une mutuelle de branche, la sauvegarde du régime de prévoyance, et une véritable politique de prévention des risques psychosociaux. La diminution des charges de travail et redonner un sens à celui-ci aura aussi des impacts bénéfiques sur la sante des salariés. Il n’est pas possible pour le Synami que le climat entre certaines organisations syndicales et l’UNML bloque ces négociations indispensables. Chacun doit prendre ses responsabilités devant les salariés, ce qui leur importe, ce sont les résultats, pas d’obscures polémiques d’amour-propre.
Promouvoir un dialogue social constructif.
Nous avons, et nous aurons, des points d’affrontements, parfois très durs. Il nous a fallu 10 ans pour vous arracher le progrès sur les carences ! Mais il y a aussi des sujets qui doivent participer d’un dialogue constructif. Les oppositions syndicales aux derniers accords sur les carences et sur la révision de la classification sont incompréhensibles. Mais sur la carence au moins, nous avons réussi à débloquer la situation. Il faut continuer à avancer.
En commençant par exemple à sortir de cette polémique sur le titre de la convention collective. En répondant à 2 questions :
- Sur le fond, toutes les organisations sont-elles toujours d’accord pour couvrir les 1 500 collègues des MdE et PLIE ? Dans le feu de la polémique, certains syndicats se gardent de bien de répondre à cette question qui est pourtant la première.
- Sur la forme, s’il y accord sur le fond, quel est le sens de cette polémique sur le nom ? Aucun. Ne plus citer « ML » suscite l’inquiétude ? Ce n’était pas la notre, nous sommes, nous, certains de notre identité.
Mais dont acte, il faut le prendre en compte, et le Synami n’a eu aucun problème pour proposer immédiatement le maintien de « ML ». Un consensus se dégage maintenant là-dessus. Il suffit donc de trouver le meilleur nom possible, ensemble. Encore faudrait-il faire des propositions, les faire circuler, par trac, par mail, par texto ou tout moyen permettant de dialoguer, au lieu de faire croire qu’il s’agit d’une bataille à « mort ».
Il faut que l’UNML lors de cette AG rassure tous les acteurs là-dessus, et qu’on puisse se remettre au travail !
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