Les partenaires sociaux de la branche des ML/PAIO sont engagés dans une extension de la CCN au MdE et aux PLIE. Bien que cet élargissement soit engagé depuis 2008, avec l’accord de tous, et que les termes de cette intention soient bien connus, la CGT a engagé une polémique publique avec l’UNML sur ce changement du champ conventionnel.
Certains éléments de cette contestation sont incompréhensibles et en contradiction avec tout le combat syndical de construction de garanties conventionnelles pour le maximum de salariés. Comment comprendre qu’on demande d’un coté à l’Etat d’imposer l’adhésion à une CCN (sans résultat), et de l’autre refuser de l’imposer juridiquement par l’extension de la CCN (ce qui ne dépend que des partenaires sociaux) ? Pour le Synami-CFDT, la couverture conventionnelle des salariés ne doit pas dépendre de la bonne volonté des employeurs, et ceux qui sont déjà dans la CCN ne sont pas des salariés de seconde zone.
Il y a un autre élément troublant pour les salariés du réseau. La CGT postule que l’absence de « ML » dans le nouveau titre qui est proposé serait un fait d’importance et un risque pour le réseau. Cela n’a aucun fondement objectif, le Synami l’a longuement démontré. Nommer la CCN par notre activité, « l’insertion », pourquoi serait-ce un recul ? N’est-il pas plus intéressant d’affirmer notre cœur de métier ?
Le Synami ne peut être soupçonné de vouloir liquider notre identité et nos fondements, si quelqu’un se bat avec acharnement pour les faire vivre, c’est lui. Ce qui nous importe, c’est ce que nous faisons pour les jeunes et dans quelles conditions pour les salariés. Un titre de CCN avec « insertion » ou avec « ML », cela peut être un débat, ce n’est pas un enjeu.
Mais cette polémique sème l’inquiétude et la confusion, certains se font un malin plaisir d’agiter la crainte irrationnelle de perdre notre identité. Le réseau et ses salariés, qui sont déjà dans une situation de stress professionnel, qui voient déjà le sens de leur métier remis en cause, n’ont vraiment pas besoin de ce nouvel élément anxiogène que l’on veut répandre.
Le Synami fait donc une proposition à l’ensemble de ses partenaires sociaux.
Ne plus nommer « ML » pourrait poser un problème ? Objectivement, non, mais qu’importe, gardons le s’il ne s’agit que de cela. Et revenons à une des hypothèses qui avait été débattu, l’énumération des structures. Ce qui donnerait :
« Convention Collective Nationale des Missions Locales, PAIO, Maison de l’Emploi, Plan Locaux par l’Insertion Economique, et autres organismes d’animation des politiques territoriales d’insertion et d’accès à l’emploi, du 21 février 2001 ».
C’est long et rébarbatif, mais au moins, les partenaires sociaux reviendraient sur le fond de ce dossier et à la seule décision qui est à prendre :
Etendre la CCN aux MdE et aux PLIE, est-ce pour les salariés favorable, neutre ou nocif ?
Sortons de ces polémiques artificielles : Les « règlements de comptes » ne doivent pas prendre en otage les intérêts des salariés, les organisations syndicales pourraient développer d’autre pouvoir que celui de nuisance, et pensons un peu à ce que signifie ce genre de polémiques pour nos collègues des MdE et PLIE. Les salariés des ML continueront à représenter plus de 80% des effectifs de la branche professionnelles, ils ne se dilueront pas, et le rôle d’une organisation syndicale n’est pas d’opposer les salariés, mais de faire progresser les droits de tous.
Pour le Synami-CFDT, Serge Papp, secrétaire du syndicat.
Pour suivre "l’affaire" :
La lettre du Synami-CFDT aux fédérations syndicales