Le comité de pilotage national qui vient de se tenir mardi 25 juin a décidé de reconduire l’ANI jeunes décrocheurs en 2013, avec des entrées possibles jusqu’au 31 août.
Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il était temps de décider, 6 jours avant la fin officiel au 30 juin ! Que les partenaires sociaux nous financent ainsi par à-coup, sans visibilité, n’est pas le moindre des paradoxes de ce dispositif. Si la CFDT était la plus en pointe et avait demandé dès 2012 une reconduction pour 2013, les joies du dialogue social entre tous les syndicats, patronaux comme salariés, avec la méfiance de certains sur l’intérêt de la mesure, et le non engagement d’autres, ont singulièrement compliqué la tâche. Ajoutons, comme autre critique majeur, le fait que les partenaires sociaux n’avaient pas anticipé les phénomènes de mise en concurrence avec d’autres dispositifs, en premier lieu le CIVIS. A leur décharge, ce financement était une première, et on a pu voir la machine technocratique de l’Etat alourdir et complexifier autant qu’elle le pouvait la mesure, comme elle sait si bien le faire.
Toutes ces critiques, que nous avions dès le début fortement exprimées, étant faites, félicitons-nous au moins que ces financements, les plus élevés par jeunes accompagnés, soient reconduits. Dans une période où nos financements sont gelés ou en baisse, ce n’est pas à négliger, voilà qui va soulager les gestionnaires du réseau.
Mais c’est aussi une bonne nouvelle pour ces jeunes « décrocheurs » supplémentaires qui pourront bénéficier de cet accompagnement renforcé, avec des ratios conseiller/jeunes enfin raisonnable (au moins là où se sont constitué des équipes dédiées, de quoi faire rêver les collègues sur l’activité générale).
Pour la suite, il faudra attendre l’évaluation qui sera faite fin 2013 pour savoir si l’Ani jeune n’aura été qu’une expérimentation, ou s’il trouvera un prolongement dans le temps. Pour le Synami-CFDT, l’enjeu sera de pérenniser l’ANI dans son ambition, mais en le transformant pour qu’il s’intègre dans l’activité des ML, apportant un plus, plutôt qu’une couche supplémentaire, avec une gestion simplifiée qui fasse confiance aux ML, plutôt que des modes d’évaluation sanction. Ce n’est pas gagné, mais cela vaut le coup de se battre pour çà.