L’honnête homme, au 18ème siècle, c’est un humaniste érudit, celui qui allie une grande culture et de grandes qualités humaines. Comment mieux définir Vincent Merle qui vient de nous quitter brutalement à 63 ans.
Il y a bien sûr son parcours et tout ce qu’il a accompli pour aider, avec la formation, les salariés et les demandeurs d’emploi ; Titulaire de la chaire « Travail, emploi et acquisitions professionnelles » au CNAM, citons simplement qu’il est passé par l’ANPE, le Commissariat général au plan, les cabinets du ministère de l’emploi et du secrétariat de la form pro, le Cereq, le Centre d’Etude de l’Emploi et bien d’autres, et qu’il était président des Carif-Oref et Vice-Président du conseil scientifique de l’Afpa. Dans ce maquis que peut-être la formation professionnelle, on peut dire que Vincent était l’un des rares qui maîtrisait ce sujet et personne n’oublie qu’il est le « père » de la VAE, c’est-à-dire de la capacité de se faire reconnaître des compétences autrement que par la machine à diplôme scolaire.
Et puis, au-delà de cette inlassable activité pour mettre la formation au service des personnes, il était un intervenant profondément juste et innovant par sa capacité à être dans les réalités de terrains et les mettre en perspective. Intellectuel en action, étranger à toute langue de bois ou discours académique, il savait comme bien peu identifier les obstacles, comprendre les rapports de forces, et dégager des chemins du progrès.
Les acteurs de la recherche-action collective « Agir pour et avec les jeunes sur un territoire », dont il avait assuré avec Anne Lebissonais l’évaluation à la demande de Bertrand Schwartz, peuvent aussi témoigner, comme bien d’autres, combien il savait être percutant, drôle, brillant et accessible, nous donnant ce plaisir rare de grandes bouffées d’oxygène qui nous faisaient tous progresser. Dans la poursuite de ce travail de recherche-action, où nous avions eu la chance de le côtoyer, comme sur les indispensables réformes nécessaires de la formation professionnelle, son expertise, mais aussi son charisme et son élégance, vont nous manquer.
Le Synami-CFDT, comme toute la CFDT, lui rend hommage et s’associe au deuil de sa famille.
Serge Papp, secrétaire général du Synami-CFDT.
Ses amis et sa famille sont appelés à se rassembler vendredi 3 mai à 15 heures à la chambre funéraire des Batignolles 1 boulevard du général Leclerc à Clichy la Garenne.
Le communiqué de presse de la Confédération.