REVISION DE LA CLASSIFICATION METIER
Opposition du groupe CGT/FO/CFTC :
Encore un progrès cassé, il n’y aura pas d’amélioration des reconnaissances professionnelles !
Communication du Synami-CFDT
lors de la négociation nationale du 08 avril 2013
3 ans de négociation avait abouti à une nouvelle classification des compétences avec :
- la création d’une centaine d’activités nouvelles ou reformulées
- 26 nouveaux domaines de compétences reconnues,
- 10 nouveaux emplois repère,
- 2 nouvelles filières métiers.
Sur la base de notre connaissance de nos métiers et des échanges dans de nombreuses équipes, le Synami avait été moteur dans ce travail. Les syndicats opposants se plaignent eux de ne pas avoir été entendu, mais n‘ont daigné participer qu’à 1 séance de travail sur 2.
De plus, certaines de leurs revendications étaient hors de propos dans le cadre de cette négociation, d’autres tellement hautes qu’elles n’avaient aucune chance d’aboutir. Enfin, certains arguments de l’opposition étaient et restent tout simplement faux.
Le Synami a signé, sans hésiter, cette révision de la classification, parce que :
La classification n’avait pas évolué depuis sa mise en place il y a 12 ans, cette révision permettait la reconnaissance des fonctions et des activités qui se sont développées ces 10 dernières années dans nos structures (par exemple chargé d’études ou chargé des systèmes d’information).
Le texte faisait reconnaître et/ou progresser des collègues dans leurs fonctions. Citons simplement les agents de nettoyage et de maintenance, les métiers administratifs et de gestion, les conseillers 2 vers chargés de mission, les collègues de l’information/communication ou encore des MDE qui appliquent la convention collective, …
Nous avions obtenu de haute lutte que la reconnaissance d’une compétence ne passe plus obligatoirement par l’exercice de toutes ses activités, comme c’était le cas. Pouvoir se faire reconnaître une compétence sans forcement exercer toutes les activités qu’elle regroupe, c’était une réforme fondamentale pour favoriser les progressions (le Synami le demandait depuis ….2001 !).
Nous avions enrichi la reconnaissance des salariés et nous avions ré-ouvert des perspectives d’évolutions. Mais la majorité syndicale CGT/FO/CFTC a préféré faire opposition (malgré ses 55% dans le réseau, le Synami n’est pas majoritaire en négo national du fait des règles de représentativité). La révision est nulle et non avenue.
Ils ont préféré renvoyer les salariés au texte de 2001 et jeter à la poubelle toutes les avancées qui avaient été consenties par l’UNML.
Citons juste 3 exemples :
Les agents de nettoyage et de maintenance ne seront pas reconnus dans leurs taches, avec des salaires minimum garantis.
Les assistants administratifs et de gestion, coté aujourd‘hui 10, n’évolueront pas vers chargé de l’administration et des finances, coté 12 !
Les conseillers 2, parfois depuis de très nombreuses années, mais d’autres salariés aussi, ne pourront pas évoluer de leur cotation 12 vers une cotation 13 de chargé de mission.
Nous avions estimé – prudemment – que 15% des salariés, soit près de 2 000 collègues, auraient avec cette nouvelle classification obtenue une promotion immédiate.
Et pour tous les salariés, c’était de nouvelles opportunités d’évolution pour ne pas être bloqué sur les mêmes fonctions et les mêmes indices durant un temps infini.
Nous avions dans cette négociation remis en route l’ascenseur professionnel,
ils ont décidé de le bloquer !
Un droit d’opposition est un acte grave, il annule un accord. Sa justification pour nous, c’est d’empêcher un recul social, pas d’empêcher un progrès. Où y’a-t-il un recul dans cette réforme ? Nulle part ! Même ces syndicats, dans leur déclaration d’opposition, ne prétende pas le contraire. Il n’y avait que du plus. Qu’on trouve les avancées insuffisantes, c’est un débat : comme tous les accords, c’est un compromis, nous n’avons pas obtenu tous ce que nous voulions. Qu’il y ait quelques « bugs » dans le texte, évidemment. Mais nous avions obtenu une négociation annuelle pour « toiletter » ce texte de 60 pages, corriger ses éventuelles contradictions, l’améliorer en fonction de l’expérience. Pour la 1ère fois, nous avions l’assurance de ne plus attendre des années pour faire progresser cette classification.
C’est la seconde fois en quelques mois que cette coalition syndicale jette aux orties un progrès réel : elle avait déjà annulé l’amélioration de la prise en charge des carences maladies (3 au lieu d’une, c’est insuffisant avaient-ils expliqué).
Qu’en pensent les salariés de Marseille, de la Rochelle, de Corbeil Essonne, des Landes, de Martinique, de la Drôme Provençale, de Besançon, et de dizaines et dizaines d’autres ML, qui n’ont que le minimum de la convention, et qui perdent « grâce » à cette opposition, 150, 200, 250€ dès le second arrêt maladie ?
Comment comprendre cette politique d’opposition systématique qui détruit les acquis arrachés dans la négociation et la mobilisation ?
Pour les employeurs, le message est clair, il n’y a pas de négociation : c’est « tout ou rien ». Et comme le « tout » que revendiquent certains est inatteignable ou inacceptable pour l’UNML : c’est rien. Cela permet de « jouer » à la lutte des classes avec un patronat qu’on accuse alors d’être « méprisant : Ce qui fallait démontrer, CQFD.
Pour les organisations pragmatiques et réformistes comme le Synami, c’est aussi limpide : négociez tant que vous voulez, battez-vous sur chaque point tant que vous le pouvez, cherchez des compromis positifs, de toute façon, ça ira à la poubelle.
On connaît la musique, nous serions en collusion avec le patronat, (qui s’en met plein les poches, rappelez-vous), et nos accords seraient scélérats, forcement scélérats.
Cela serait sans grande importance, si pour tous les salariés, ce n’était pas la politique du pire et de la terre brûlée. C’est le mépris d’appareils syndicaux « hors sol », préférant la pureté de leurs postures radicales à nos conditions de travail et nos fiches de payes. Comment faire croire que s’opposer à tout et ne rien négocier fait progresser nos droits ! Comment jeter avec une telle désinvolture les rares bonnes nouvelles pour des salariés qui sont pressurés comme jamais, dans un contexte où l’argent public se fait rare, dans une crise où le maintient de l’emploi et du pouvoir d’achat devient l’exception.
Mais peut-être que ses syndicats sont plus « malins » que nous, peut-être qu’ils ont un plan pour tout obtenir ? Qu’il en fasse donc la démonstration ,au national, mais aussi au plus près des salariés, dans les structures où ils sont majoritaires, et parfois hégémonique ! Qu’ils prouvent au moins quelque par que leur stratégie sert aux salariés. Pour l’instant, nous n’avons rien vu.
En attendant cette hypothétique démonstration de leur utilité, le Synami-CFDT ne lâchera rien. Avec les salariés, avec ses élus du personnel, au local comme au national, il continuera à se battre, pour reconquérir ses acquis perdus, et en obtenir de nouveaux.
Pour cela, dans les semaines et mois qui viennent, sur tout le territoire, le Synami organisera des réunions syndicales avec tous les salariés qui veulent des progrès réels.
Alors oui, nous sommes en colère contre nos homologues des autres organisations, et cette fois nous le disons haut et fort, et nous assumons publiquement la polémique : 2 oppositions, qui enlèvent des acquis pour les salariés, c’est insupportable. Mais nous savons aussi que la division syndicale nous handicape et ne sert pas les salariés. Le Bureau national du Synami proposera, après nos rassemblements locaux et régionaux, une rencontre avec les instances de ces organisations. Il y a 2 négociations nationales d’importances qui vont s’ouvrir, une sur la mutuelle de branche et l’autre sur la prévention des risques psycho-sociaux.
Est-ce qu’il sera au moins possible de négocier des progrès pour la santé des salariés ? Avec tant de stress, et de souffrance parfois, ce n’est pas une option, c’est une nécessité urgente. Chacun devra prendre ses responsabilité devant les salariés.
Interview des secrétaires du Synami, Serge Papp et Jean-Michel Mourouvin
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