2012 est l’année des 30 ans des Missions locales mais aussi celui des 40 ans de l’OPCA de nos branches professionnelles (ML-PAIO et ACI). Uniformation est plus largement l’Organisme Paritaire Collecteur Agréé – OPCA des entreprises de l’économie sociale. Des représentants du Synami ont participé à la conférence annuelle et aux festivités de l’anniversaire. L’occasion pour eux de rencontrer de nombreux acteurs de la formation professionnelle et de l’économie sociale : élus de tous bords, fonctionnaires d’état, représentants des organisations syndicales patronales et salariales, organismes de formation, salariés de l’OPCA, journalistes, universitaires, responsables d’entreprises....
L’occasion également d’aborder les questions de la formation tout au long de la vie de multiples points de vue, de « prendre de la hauteur » en quelque sorte. Les thèmes abordés auraient intéressés la plupart des professionnels des Missions locales puisqu’il a été question de la formation initiale différée dans l’économie sociale, avec en toile de fond permanent l’ambition de la sécurisation des parcours professionnels et le droit individuel à la formation tout au long de la vie. L’organisation du droit individuel non plus attaché à un statut (salarié, demandeur d’emploi...) mais aux individus constitue un chantier pour lequel certains d’entre nous ont déjà relevé les manches.
La couverture, par la formation, du risque de perte d’emploi est une question à l’ordre du jour du dialogue social (voir négociations en cours) L’atelier « Insertion : quels contrats, quelles formations ? » a travaillé principalement sur la mise en œuvre des emplois d’avenir. Les fonctionnaires de la DGEFP ont précisé que la qualité du projet d’emploi et de formation du jeune serait d’abord recherché. Il est, par conséquent, préférable de prendre le temps de construire, avec les entreprises et avec les jeunes qui sont à ce jour, loin de la qualification, un contenu de poste pour lequel on aura prévu les évolutions dans le temps, la formation et les perspectives d’avenir. Les entreprises de l’économie sociale ont l’opportunité et les capacités à s’engager dans le construction de tels projets.
En ce qui concerne l’accompagnement des jeunes et de leurs parcours, elles peuvent s’appuyer sur les savoirs-faire des Missions locales. Beaucoup d’acteurs et de partenaires sociaux présents ont conscience de l’urgence à intervenir pour permettre l’accès à l’emploi de jeunes qui, sans ces mesures, seraient voués à rester sur le bord de la route. Pour que ces belles intentions se traduisent en beaux parcours il sera fait appel à l’intelligence, à l’énergie, aux convictions, aux savoirs-faire des salariés des Missions locales et des ateliers et chantiers d’insertion. C’est un champ d’expérimentation qui ne doit pas être appauvri par des considérations strictement comptables. Bien sûr il faut des moyens, mais il faut également que les professionnels de l’insertion soient innovants là où l’institution ne fait pas obstacle à leur créativité.
En définitive, la mise en oeuvre des emplois d’avenir peuvent constituer une opportunité pour les jeunes d’abord, pour les acteurs de l’insertion et de la formation, et aussi pour les branches professionnelles. Un groupe de travail paritaire sur les emplois d’avenir a été créé au sein d’Uniformation, nous suivrons leurs travaux de près. D’ores et déjà une formation sera proposée... voir CPNEF de ce jour) L’acte III de la décentralisation devrait voir les compétences des régions renforcées en matière de formation. Il s’agira d’organiser une gouvernance favorisant la cohérence et l’efficacité des politiques de formation tout en reconnaissant l’importance du niveau « bassin de vie ».
Le flou demeure cependant au sujet du SPO, l’état garderait le SPE. Le moment « charnière » de la formation professionnelle tel que le décrit Thierry Repentin, ministre délégué à la formation professionnelle semblait palpable : changement de méthode, renforcement de la démocratie sociale... Compte tenu de la multitude des mandats donnés aux organisations syndicales (électif, négociation, gestion paritaire, représentation), aux nombreux niveaux de leurs interventions (branches, territoires) et à la limite de leurs ressources humaines, Jean Marie Luttringer nous invite à réfléchir de nouvelles organisations. Encore un chantier...