L’UNML vient de répondre sur le non-résultat de la négociation salaire du 10 octobre et sur les polémiques déclenchées par certaines organisations syndicales. Comme il s’agit de nos rémunérations, et que peu de salariés ont l’occasion de voir les communications de l’UNML, nous reproduisons ici leur flash, suivi de la réaction du Synami-CFDT.
Négociation annuelle sur les salaires et les éléments annexes de rémunération : l’UNML ne refuse pas de négocier !
Contrairement à ce qu’affirment certaines organisations syndicales de salariés, l’Union Nationale des Missions Locales a une réelle volonté de négociation sur les salaires et sur les éléments annexes de la rémunération, dans l’intérêt du réseau des associations employeurs et des salariés.
La délégation de l’UNML a abordé cette négociation annuelle le 10 octobre dernier avec une réelle volonté de dialogue social constructif, qui se doit de prendre en compte tant les attentes des salariés du réseau que la situation de crise des financements publics et les contraintes financières qui pèsent sur les Missions Locales et les autres structures appliquant notre convention collective. L’UNML a pris acte ce jour-là, de l’exercice du droit d’opposition de trois syndicats à l’avenant améliorant la prise en charge des carences maladies, qu’elle regrette après une année de négociation constructive.
L’UNML a proposé aux représentants syndicaux lors de la rencontre du 10 octobre 2012, un processus de négociation qui tient compte de l’ensemble des éléments de rémunération de la branche. Ce processus de dialogue social respectueux des responsabilités de chacun, s’appuie sur trois étapes :
• les propositions d’évolution salariale présentées et expliquées par chacun des partenaires sociaux,
• la confrontation des points de vue et des analyses,
• la négociation qui doit aboutir au rapprochement des propositions des représentants des salariés et des structures employeuses.
Nous avons donc proposé dans un 1er temps de finaliser la négociation sur la classification, élément central de calcul de la rémunération et surtout de son évolution, au même titre que la valeur du point. La réflexion sur l’adaptation de la classification a fait l’objet d’un travail paritaire constructif depuis un an.
Cette révision de la classification crée de réelles opportunités de promotion sociale et salariale pour un nombre significatif de salariés du réseau, avec une promotion professionnelle conventionnelle.
L’UNML a également proposé une réévaluation des bas salaires de notre Convention Collective Nationale, avec une évolution de la cotation des emplois type d’Assistant administratif et d’Agent d’hygiène et d’entretien des locaux, nouvel emploi proposé dans le cadre de l’évolution de la classification. Cette négociation aura lieu le 13 novembre prochain.
Comme nous l’avons indiqué aux représentants syndicaux. L’UNML fera des propositions de valeur du point le 5 décembre 2012 pour aboutir à une proposition d’avenant.
Les représentants des employeurs ont été stupéfaits de lire les propos de certaines organisations syndicales, au moment où l’UNML s’est engagée, au plan national, dans la négociation avec l’Etat, sur les financements des missions locales et dans la promotion de leur rôle d’acteurs centraux du pilotage territorial et de la mise en œuvre des politiques d’insertion des jeunes.
L’UNML rappelle aux organisations syndicales que ses représentants qui participent aux négociations sont des élus bénévoles qui se sont engagés pour la promotion de l’intérêt général et non pour leurs avantages personnels.
L’UNML qui respecte le rôle des organisations syndicales et qui compte sur leur sens des responsabilités, ne souhaite pas intervenir publiquement, ni prendre position dans un débat qui traverse la consultation nationale de la représentativité syndicale au sein de la branche.
Une nouvelle fois, l’UNML reconnait la qualité du travail réalisé par les salariés des Missions Locales et autres structures, mais constate que les moyens qui sont affectés au réseau aujourd’hui ne permettent pas de répondre à toutes les propositions des organisations syndicales.
La réponse du Synami-CFDT
Le Synami s’attache au fond et à la réalisation de son objectif, une augmentation conséquente des salaires. Il ne confond pas fermeté et rapport de force avec invectives et paralysie de la négociation. Il n’a donc pas réagi à ce report de la négociation par des arguments polémiques, insultants, et par ailleurs faux, mais par la détermination de notre organisation et des salariés à obtenir l’augmentation qui nous est due (cf : Mercredi noir pour les salariés. La déclaration du Synami).
Nous savons bien que les Présidents de l’UNML ne se mettent pas les 30 millions d’euros de l’ANI dans leurs poches, c’est absurde, mais qu’ils sont versés aux structures qui ont pu embaucher (un peu), maintenir leurs postes (en général), et boucler leurs budgets (à quelques exceptions dramatiques). Nous ne leurs faisons pas ce faux procès stupide et les salariés ne sont pas idiots. Nous avons beaucoup d’arguments légitimes pour exiger une augmentation des salaires, le Synami préfère lui laisser de coté ceux n’ont aucun sens et décrédibilise la parole syndicale.
Mais nous disons aussi que les employeurs ne peuvent se retrancher indéfiniment derrière l’argument de la crise des finances publics. Notre pouvoir d’achat qui prend une claque, à un moment donné, ça suffit ! Le service que nous rendons à la collectivité, cela a un coût. Il n’est pas cher en vérité ; il faut le payer !
Les employeurs nous ont expliqué qu’ils ne pouvaient s’engager sur une valeur du point avant de mesurer combien allait "couter" la révision de la classification. Dont acte, ça peut s’entendre vu du coté du gestionnaire. Et au moins, l’UNML se place dans l’optique que la révision de la classification générera des augmentations de salaire. On prend. Mais on prend ce qu’on nous doit. La révision de la classification, si elle a lieu, ne concernera dans l’immédiat qu’une minorité de salariés et, si elle est bien faite, le plus grand nombre mais à moyen et long terme. Cela ne suffit pas !
Le Synami revendique donc, dès la négociation du 13 novembre de la classification, + 20 points d’indice professionnel pour tous dès 2013.
Le Synami a déjà transmis cette revendication à l’UNML avec ses propositions sur la classification.
Le Synami avec l’ensemble des organisations syndicales a demandé une rencontre avec l’UNML sur les salaires en plus de la négociation. Nous nous félicitons que sur ce sujet au moins, malgré nos graves divergences avec la majorité syndicale CGT/FO/CFTC, et les agressions dont nous sommes victimes de la part d’un de ces syndicats, nous puissions faire bloc et agir de concert pour une augmentation des salaires.
NB : 20 points d’indice professionnel pour tous représente une augmentation mensuel brut de 89€ pour chaque salarié. En pourcentage, c’est plus de 6% pour les plus bas salaires, + 5% environ pour les cotations centrales (11,12), aux alentours de + 3% pour les indices supérieurs à 600. C’est plus qu’une augmentation du point à 4,60€ (+ 3,37%). Cela donne un coup de pouce supplémentaire à ceux qui souffrent le plus de la baisse du pouvoir d’achat.