L’intérêt évident des salariés n’aura pas pesé bien lourd ; comme ils l’avaient annoncé lors de la négociation nationale du 10 octobre, les 3 syndicats CGT/FO/CFTC majoritaires ont dans les formes légales signifiées leurs droits d’opposition à l’avenant améliorant la prise en charge des carences maladies. Cette avancée, que nous réclamions depuis 11 ans, et avions arrachés après 2 ans de batailles acharnées, n’existe plus, le réseau reste sur le droit actuel : ceux qui n’ont pas d’usage ou d’accord plus avantageux (la moitié des structures environ), reste sur le minimum de la convention : une seule carence par an.
Nous avons exposé nos arguments pour défendre cette avancée, et nous avons publié ceux des opposants (puisque eux-mêmes n’ont pas jugé nécessaire de les rendre public bien que l’accord soit sur la table depuis… avril). On peut et on doit débattre du niveau de compromis acceptable dans une négociation, mesurer le pour et le contre, et ne pas être tous d’accord pour le valider. Mais c’est la première fois, depuis que la convention collective existe, qu’un compromis qui améliorait de plusieurs centaines d’euros le pouvoir d’achat de milliers d’entre nous, est retoqué, et que nous reculons par rapport à ce qui avait été acquis.
A un mois de la consultation de représentativité syndicale (ce qui n’est surement pas un hasard) cela pose des questions à tous les salariés, syndiqués ou non, quelques soit l’organisation dont ils se sentent proches ;
Entre ce que nous voulons, et les refus des employeurs, y-a-t-il encore de la marge pour des compromis ? Quel sens cela a-t-il ne négocier si personne n’est prêt à faire des pas ? Quel prix est-on prêt à payer, en avantages sonnants et trébuchants pour les salariés, pour rester inflexible sur ses revendications de départ ? La radicalité dans la posture, et la vindicte dans l’expression (limite insulte) ont-elles un autre résultat que des blocages généralisés ? Quel progrès concret pour les salariés cela produit-il ? Une organisation syndicale peut-elle se contenter d’être protestataire sans jamais produire de progrès social, et même si opposer, parce qu’il est insuffisant (forcement insuffisant) ? Que vaut une revendication à laquelle on ne croit même pas soi-même, mais sur laquelle on refuse tout compromis ou étape transitoire ?
Bref, à quoi servent exactement les organisations syndicales dans un réseau comme le notre ?
Ces questions, et quelques autres, nous allons en partie y répondre dans cette consultation. Nous allons répondre aussi à la question de la légitimité des décisions des organisations syndicales. Rappelons tout de même qu’elles négocient pour tous les salariés, pas seulement pour leurs adhérents. Les salariés, par leur vote, diront ce qu’ils attendent de leurs syndicats.
Sur la carence, il nous faut repartir à zéro. Le Synami va réengager la bataille pour regagner ce que nous venons de perdre, et, sans se tromper de cible, poursuivre ses combats avec pour nous un seul objectif : engranger des résultats concrets pour les salariés.