Redonner du sens à nos missions, valoriser nos métiers et les salariés : Le Synami en congrès à Bruges pour organiser nos combats. Les vidéos et le résumé.
Il y avait les canaux et ce décor historique magnifique, que nous avons eu si peu de temps pour apprécier, mais qui donna à tant d’entre nous l’envie de revenir un jour, cette fois en touriste. Il y avait aussi une sorte de "belgitude", faite d’un contact étonnamment facile, à la fois extrêmement décontracté, toujours respectueux et teinté d’humour. Mais ce que nous retiendrons avant tout c’est la chaleur fraternelle, le plaisir de se retrouver venant de toute la France et les débats au fond des choses, parfois passionnés. Il y a eu aussi l’apport passionnant de nos invités belges et celui des jeunes de la recherche action collective « Agir pour et avec des jeunes » de l’Institut Bertrand Schwartz. Le tout ayant été rendu possible et facile grâce à l’impeccable organisation menée de main de maître par les militants de la section régionale Nord Pas de Calais du Synami-CFDT.
Dans ces conditions idéales, mais dans un temps bien trop court pour des ordres du jour aussi denses, la petite centaine de délégués a réaffirmé ce qui nous rassemblait dans notre action syndicale et a fixé les grandes orientations du Synami pour les années qui viennent.
En image d’abord, et en mots ensuite, le résumé de ces 3 jours
1er jour.
1 er jour arrivée
2éme jour.
Groupe de travail, rencontre avec la Belgique
Avant, après...
Avant, après
Nous mettons également l’intervention de Paul Timmermans, président de l’interMire (Missions Régionales pour l’Emploi en Wallonie, dédiées à l’accompagnement vers l’emploi des personnes les plus précarisées), qui a été un des grands moments du congrès.
Son intervention, décapante, sur les crises des métiers de l’insertion en cliquant sur le lien.
Le Synami a maintenant 17 ans (Synarij de 1995 à 2004) et il est plus que jamais marqué par la démarche originelle des pionniers qui l’ont créé : profondément attachés et passionnés par nos métiers et nos missions d’insertion, nous sommes des salariés de nos réseaux qui avons décidé de faire de l’action syndicale, comme le prolongement de nos engagements professionnels, pour améliorer nos conditions de travail, assurer notre défense quand c’est nécessaire et être des acteurs des évolutions de nos métiers et de nos structures. Nous ne développons pas un syndicalisme externe à nos réalités, avec des schémas ou des idéologies construites ailleurs, mais nous construisons à l’inverse une action qui s’ancre dans nos vécus professionnels.
C’est pourquoi le Synami porte un syndicalisme qui est crédible. Il s’appuie sur les salariés et est transparent vis-à-vis d’eux. Il a vocation à rassembler très largement bien au-delà des clivages habituels, et cherche avant tout à obtenir des résultats concrets. C’est une alliance de pragmatisme et de valeurs fortes. Le pragmatisme c’est l’instauration d’un rapport de force, y compris par le conflit quand c’est nécessaire, mais aussi la culture de la négociation, et l’acceptation d’un compromis (non ce n’est pas un gros mot) s’il est positif pour les salariés. Nos valeurs, c’est une révolte face aux injustices et aux exclusions, c’est l’exigence de la dignité de chacun. Le Synami est un syndicat CFDT.
Un bilan pour aller plus loin.
Tout congrès commence rituellement par faire le point de nos actions passées, des réussites comme des échecs pour en tirer les leçons pour l’avenir. Au moins, nous, nous pouvons présenter un bilan, pas simplement un amoncellement de tracts (d’autant plus virulents qu’ils ne produisent rien).
Pour améliorer notre sort de salarié, nous avons négocié d’arrache-pied, au niveau national comme au local, là où nous avons des équipes syndicales. Dans un contexte financier difficile, tant avec une UNML qui ne bouge que rarement et le plus souvent que sous une forte pression, et un travail en intersyndicale difficile tant les stratégies et objectifs sont différents, cela a été souvent décevant. Pourtant, malgré ces obstacles, nous avons pu arracher 15 avenants améliorant la convention collective en 4 ans, dont certains, comme les 6 points + 1 ou l’ancienneté annualisée ont été le produit de batailles musclées (comme par exemple la manif numérique, https://sites.google.com/site/manifnumerique/visualiser pour s’en rappeller).
Pour la défense des salariés, le Synami a mené des dizaines d’actions juridiques, au pénal comme aux prud’hommes, gagné dans 80% des cas, pour défendre individuellement les salariés. Il y a eu aussi d’innombrable batailles collectives, dont une partie est relatée sur notre site. Avec toujours un principe, de ne pas se servir du conflit pour exister mais aider à sa résolution pour les salariés. Et un objectif, aboutir à un résultat concret.
Pour défendre le sens de notre travail, contre la culture du chiffre, et pour des moyens financiers à la hauteur, chacun se souvient des "petits trains pour l’emploi" ( Teaser Petit Train) ou du rassemblement sans précédent du Champ de Mars ( Pique-nique-mpg4) pour ne parler que des évènements les plus marquants. Le Synami est fier d’avoir pu organiser, en y consacrant toutes ses énergies militantes et ses moyens, la prise de parole massive des salariés. Il faut également citer le manifeste pour une politique ambitieuse de la jeunesse, et la journée avec Martin Hirsch à Paris (Intervention du SYNAMI CFDT rencontre nationale ),qui avait été essentiel pour défendre et porter le réseau des ML.
Il reste tant à faire pour produire du progrès social, augmenter les salaires, être capable de faire respecter partout les salariés, promouvoir un dialogue social facteur de progrès, redonner du sens à nos métiers. Mais vu l’éclatement de nos réseaux, 470 ML, 300 MDE et PLIE, 1 500 à 2 000 chantiers d’insertion, avec des moyens sommes toutes très modestes (2,5 ETP de permanent au siège national), mais avec beaucoup de détermination, avec la force d’un fort réseau de DP et DS, et avec le soutien des structures CFDT locales, le Synami n’a pas à rougir de son action : il a été utile.
De grandes ambitions, nous les méritons.
Elles sont très grandes, et ont été l’objet de débats parfois enflammés.
Pour nous, en tant que salariés, il y a bien sûr, pour aller à l’essentiel et aux questions prioritaires, une augmentation conséquente du pouvoir d’achat, une réelle politique sur les risques psycho-sociaux, la suppression de la logique de concurrence, l’égalité de traitement, l’amélioration des conditions de travail et la reconnaissance des salariés.
Mais, il n’y aura pas de progrès durable sans une pérennisation et une augmentation considérable de nos financements, une véritable politique en direction de la jeunesse, et une lutte acharnée contre le chômage. Nous ne sommes pas indépendants de la situation sociale et économique ; elle est si dramatique qu’il est urgent de refonder un projet innovant pour nos missions et l’accompagnement global des jeunes.
Pour être à la hauteur de ces enjeux, le Synami doit se renforcer, être encore plus présent et doit continuer de développer ses capacités d’action. Nous y travaillerons sans relâche, avec une nouvelle génération de d’adhérents qui nous a rejoint et prend des responsabilités au coté des plus anciens. Et avec vous, sans qui rien ne serait possible.