Négociation nationale du 10 octobre 2012
Magnifique mobilisation mais mercredi noir pour les salariés
Nous sommes en colère, nous sommes déterminés
Nous sommes en colère,
parce que notre pouvoir d’achat continue de baisser !
La seule proposition de l’UNML dans la négociation salariale a été une augmentation (+ 7 points) du plus bas indice de la convention (321) qui est maintenant équivalent au SMIC (1428€ brut)
Nous sommes déterminés,
parce que ce n’est pas fini !
Il y aura une nouvelle négociation le 5 décembre (second round). Les employeurs ont expliqué que pour faire des propositions, ils avaient besoin de ce délai pour mesurer les impacts salariaux de la négociation sur la révision de la classification (celle-ci devant se conclure le 13 novembre).
Pour le Synami c’est inacceptable.
Pour nous, la révision de la classification doit être une réforme structurelle, avec des effets à long terme, visant à :
Þ Valoriser les compétences existantes, dont certaines sont clairement sous payées
Þ Intégrer et reconnaitre les nouvelles compétences qui existent maintenant dans nos structures
Þ Améliorer les capacités de progressions professionnelles.
Si certains salariés pourraient bénéficier rapidement de cette réforme, ce n’est pas égal à la négociation salariale générale et cela ne répond pas à notre exigence d’une revalorisation pour tous maintenant.
De plus, vu le climat d’opposition systématique, rien ne dit qu’il y aura un accord et que cette réforme verra le jour.
Nous maintenons donc notre exigence d’une revalorisation des salaires de 3,5% (valeur du point à 4,60€, ou augmentation des indices professionnels de 15 points, ou tous autres moyens qui auraient les mêmes résultats). Nous nous battrons pour cela le 5 décembre.
Nous sommes en colère,
parce que le résultat de cette journée, c’est la perte d’un avantage acquis !
Le Synami venait de signer l’accord issu de la bataille pour la prise en charge des carences maladie. Nous avions gagné le triplement du droit de la convention collective : 3 carences prises en charge au lieu d’une seule, pour ceux qui n’ont pas d’accord ou d’usage local plus favorable (cf ML, arrêt maladie : Victoire syndicale, prise en charge de 3 carences par an !)
A notre immense stupéfaction, l’intersyndicale CGT, CFTC et FO a brusquement fait opposition légale à cette avancée sociale (si une majorité des syndicats, donc 3 sur 5, quelque soit leur poids dans le réseau, fait cette opposition, l’accord est annulé).
C’est surréaliste !
Une carence maladie à la charge du salarié, c’est juste une ponction de 150 à 300€ dans le mois pour le salarié selon son niveau de salaire.
La prise en charge des carences maladie c’est juste une revendication depuis 10 ans de tous les syndicats du réseau.
La conséquence, c’est que des milliers de salariés qui ne bénéficient aujourd’hui que d’une carence, et bien y resteront. Cela concerne environ la moitié des structures !
Ce désastre parce que ces syndicats jugent l’accord insuffisant. Bien sur qu’il est insuffisant ! C’est un compromis entre ce que nous voulions et ce qu’a fini par lâcher les employeurs après 2 ans de bataille acharnée. Toute la convention collective est insuffisante ! Faut-il la dénoncer et redescendre au code du travail ?
Que des syndicats refusent de signer des compromis et se contentent de rester sur des revendications qui n’aboutissent jamais, nous y sommes habitués. Le Synami lui n’est pas dans « le concours » du plus revendicatif, il veut gagner « pour de vrai » du progrès. Il n’est jamais donné ce progrès, il a toujours fallu se battre pour l’arracher. Alors quand on le gagne, on ne crache pas dessus, on le prend. Chacun ses choix. Mais que ces syndicats passent de l’abstention, qui ne bloquait rien, à l’opposition légale, qui supprime un accord positif ayant un tel impact financier pour tant de salariés, c’est sans précédent !.
C’est irresponsable, c’est la politique du pire avec un cynisme incroyable ! En tout cas, ce sont des milliers de salariés qui sont frappés.
Nous sommes déterminés,
parce que dans ce mercredi noir, l’espoir, c’est la mobilisation des salariés !
A notre appel (malgré nos invitations, les autres syndicats n’avaient pas voulu s’y associer, sauf parfois localement, nous le saluons), 128 structures ont débrayé totalement, 259 autres ont connu des débrayages partiels. Ce sont des milliers de salariés qui ont exprimé l’exigence d’une revalorisation des salaires et ont montré leur combativité pour du progrès social. Là-dessus, nous pouvons bâtir un vrai rapport de force, nous pouvons gagner du salaire le 5 décembre, nous regagnerons le terrain perdu sur les carences maladies.
Pour le reste, les salariés jugeront. Ils en auront l’occasion dans quelques semaines lorsque les organisations syndicales du réseau solliciteront vos suffrages à l’occasion de la consultation nationale de représentativité syndicale.
Messages
12 octobre 2012, 22:34, par BEAUGNIER Vincent
Le bureau régional Centre exprime sa vision de notre réseau :
Notre pouvoir d’achat devient une nécessité de survie, et il continue de baisser quand nos factures augmentent. Nos collègues affirment aimer leur métier quoiqu’il advienne, mais aujourd’hui ce sont les jeunes qui nous font tenir… Il y a comme un problème, non ?
Rien ne nous tire vers le haut : ni les indicateurs de performance de la CPO, ni les outils de gestion de plus en plus lourds. Nous ne sommes plus en contexte de développement de partenariats ou d’actions, le mot « projet » a été rayé de la carte, nous essayons juste de tenir encore la tête hors de l’eau ! Le métier d’accompagnement est maintenant d’une complexité ahurissante : les saisies sur des logiciels alambiqués qui sont au service des financeurs et non des bénéficiaires ni des professionnels accompagnants, les situations des jeunes qui sont très alarmantes de précarité et de violences, les solutions à proposer qui disparaissent de jour en jour…
Comment continuer dans cette hypocrisie généralisée ? Là où le Pôle Emploi a des enveloppes supplémentaires pour renforcer ses équipes, nous sommes perpétuellement en galère, à l’affût du moindre euro pour économiser des bouts de chandelles et sauver des morceaux de postes. Le plan de relance, l’ANI et maintenant les emplois d’avenir incitent à embaucher sur le mode du stop and go : CDD, contrats aidés et services civiques fleurissent dans nos structures, ce qui entraine une précarisation de nos emplois et de notre cœur de métier. Il va falloir passer l’étape des ronds de jambes politiques et des figures de rhétorique car je ne donne pas cher de notre société d’ici peu de temps si le système continue comme cela…
S’il faut attendre que cela explose pour prendre conscience que le rôle des salariés ML est essentiel comme soupape sociétale, alors allons-y… Laissons prendre l’incendie. En attendant, nous sommes toujours là pour véhiculer encore des valeurs d’humanité, de solidarité, et de foi en notre jeunesse. Qui dit mieux et qui fait mieux que cela ?
Le Synami est le dernier bastion qui amène encore un peu d’espoir à un réseau qu’il connaît bien et a encore la force de batailler dans l’intérêt des salariés.
Nous sommes fiers d’être adhérents et actifs au Synami.
Ensemble aujourd’hui, plus forts demain !