Bonne nouvelle pour nos collègues de Pôle Emploi ; Michel Sapin, Ministre du Travail, leur a annoncé 2 000 postes supplémentaires avant la fin de l’année, des CDI il faut le préciser (la CFDT avait demandé 4 à 5 000 postes). Notons tout de même que le précédent gouvernement avait diminué son financement au pôle et que 1 800 postes venaient d’être supprimés (non reconduction de CDD).
Si le compte n’y est donc pas, on se félicitera tout de même de cet apport d’oxygène pour nos collègues devant faire face à la dégradation de la situation emploi et à l’augmentation constante du nombre de demandeurs d’emploi. Selon les chiffres officiels il y en effet aujourd’hui 161 demandeurs d’emploi par conseiller, l’objectif étant de descendre à 142 dans un premier temps, puis à 127 après redéploiement de 2 000 postes en interne.
Drôle de calcul.
On se demande comment sont calculés ces 160 demandeurs d’emploi (DE) par conseiller, vu qu’il y a plus de 4,5 millions de chômeurs inscrits et de l’aveu même des dirigeants du Pôle, environ 11 000 conseillers seulement affectés à la relation avec les chômeurs, ce qui fait largement plus de 400 chômeurs par conseiller. En descendant sur le terrain on trouve d’ailleurs de multiple exemples d’agences où la barre des 4 à 500 est allégrement franchie, sans parler des départements d’outre-mer. Il doit y avoir pourtant un progrès dans la fiabilité du calcul puisqu’il y a, à peine, quelques mois, l’ancienne DG annonçait 125 DE par conseiller !
Et nous, et nous et nous, … les ML ?
Chargé de l’insertion dans la globalité (et pas seulement de l’emploi), avec un public généralement peu armé en terme de qualification et d’expérience, et pour cause, les 6 500 conseillers reçoivent 1,3 millions de jeunes par an, ce qui fait beaucoup, beaucoup, beaucoup, même rapporté en flux mensuel. D’autant plus que « l’activité », selon toutes les remontées terrain, a augmenté de 10 à 20% en 2011 (même si nous observons en ce moment un tassement significatif).
Il faudrait donc être cohérent : face à la situation sociale, les ML aussi ont besoin de renfort.
Rappelons que le Synami, depuis longtemps mais sans vouloir s’enfermer dans une logique comptable, réclame que la « jauge » tourne autour de 60 jeunes en suivi par conseiller. C’était d’ailleurs, il y a bien longtemps, la « norme » au départ du CFI, pour les plus anciens (50 pour être précis).
Pour les 20 000 jeunes décrocheurs de l’ANI, c’est peu ou prou ce que les partenaires sociaux ont estimé nécessaire dans le cadrage du financement ; de quoi financer 750 postes, soit 30 jeunes par conseiller si on était dans un financement plein avec 100% de jeunes réussissant la phase 3, hypothèse évidemment absurde, mais on sera pas loin de 50 jeunes/conseiller à l’arrivée.
De l’oxygène !
Le Synami ne réclame pourtant pas un accroissement mécanique des postes, même si revendiquer 1 000 ou 2 000 postes à l’avantage de la simplicité.
Nous revendiquons une augmentation réelle de nos financements, d’au moins 10%, pour consolider notre activité, de 20% et plus pour la développer.
Si le financement d’un jeune ANI a été prévu à hauteur de 1 500€, il n’est en moyenne, tout financeurs confondus, que de 474€ par jeunes de ML (toutes « charges comprises », et avec de réelles disparités entre ML).
Il n’y a pas que les jeunes Ani ou CIVIS, qui ont besoin d’accompagnement renforcé : Les ML ont besoin de moyens pour y faire face !
Et ces moyens doivent pouvoir être mis là où nous en avons besoin, donc ne pas être fléchés sur un mille et unième dispositif ! La multiplication des ML qui basculent dans le rouge financièrement le prouve d’ailleurs : c’est urgent !
Le Synami défendra cette revendication lors du débat budgétaire de cet automne.