C’était "une note de travail" (cf l’article précédent), c’est maintenant dans un beau document en couleur de 52 pages ; l’Association des Régions de France (ARF) "revendique" bien le transfert des compétences, des outils, et des financements pour les politiques Orientation, Formation, et Emploi. Et les ML au passage.
On passera ici, sans se prononcer, sur les autres propositions de transfert de tout ou partie de l’enseignement supérieur, de l’économie, de l’éducation, des trains, de la culture, du développement durable, de l’agriculture, des forêts, de la pêche, du sport, etc.., qui forme par leur ampleur un projet de "République des territoires" assumé comme tel avec un pouvoir autonome de réglementation. Ce plan, quasi révolutionnaire, de transformation de l’organisation des pouvoirs publics ne peut faire l’objet d’un débat galvaudé ou obscur de techniciens, il touche à l’organisation même de la République et de la démocratie. On rappellera juste que pour nous, il ne faut pas s’enfermer dans les vieux débats "Jacobins contre Girondins", mais combiner de manière pragmatique 3 exigences : la décision décentralisée au plus près du citoyen, pour plus de démocratie et d’efficacité, un Etat assumant ses fonctions de garant de l’équité et de la cohésion nationale, une Europe démocratique qui seule peut peser dans les bouleversements mondiaux.
L’ensemble de ce document, qui pèsera de toute évidence dans le débat qui va commencer dès cet été, est consultable sur le site de l’ARF : http://www.arf.asso.fr/2012/07/les-regions-font-des-propositions-ambitieuses-pour-reussir-le-nouvel-acte-de-decentralisation.html
Pour ce qui nous concerne en tant que salariés des ML, militant pour l’insertion des jeunes, rassemblés dans le Syndicat national des métiers de l’Insertion-CFDT, nous adoptons une position claire contre la régionalisation du réseau, mais pour une collaboration accrue avec les régions, qui pourrait passer par un renforcement de nos associations régionales :
"Il faut remettre les jeunes au centre de notre action, les écouter, les considérer comme des ressources et non comme des statistiques. Il faut changer de méthode et de gouvernance, nous laisser de l’autonomie dans notre travail, construire les actions avec les acteurs, arrêter la bureaucratie, s’appuyer sur les territoires, leurs acteurs et leur capacité à inventer des politiques adaptées aux contextes.
Cela n’est pas compatible avec les monologues de gestion qu’impulsent les DIRRECTE, et cela ne sera pas réalisable dans le cadre d’une régionalisation qui nous ferait échanger 1 CPO nationale contre 22 CPO régionales. Soyons clairs, quelques soient leurs bonnes volontés, avec 70% des financements, les conseils régionaux seraient les seuls maitres à bord et étoufferaient définitivement les territoires. De plus, si certaines régions, sans doute, amèneraient du « plus » sans casser, peut-être, la spécificité locale des ML, certaines ont déjà montré des tendances au pire autoritarisme technocratique (voir la Picardie, avec son oukase de fusion des ML et des MdE, suivi d’une baisse de 10% de ses financement !)
A l’inverse, nous pensons qu’il faut régénérer profondément l’action d’insertion sur un territoire, en mobilisant les acteurs autour de ce qui pourrait être un pacte territorial pour l’insertion des jeunes qui renoue avec l’ambition des ML de construire la transversalité et la globalité de l’action public pour les jeunes. Seuls les élus locaux, qui doivent se réengager, et le feront s’ils ont de l’autonomie, peuvent avec leurs ML réussir cet assemblage.
Les régions ont naturellement un rôle primordial à jouer, en particulier à travers la mise en place d’un service public de l’orientation auquel seraient associés les ML. Il faut aider les réseaux régionaux des ML à se doter de représentation régionale plus importante, capable d’être des interlocuteurs efficaces des régions."
extrait de la résolution du Conseil Syndical National réuni le 3 juillet 2012
Les principaux points qui nous concerne dans le document de l’ARF