La note de l’Association des Régions de France (ARF) qui propose que les régions « récupèrent » les compétences emploi, insertion et jeunes.
C’est un document qui a commencé à circuler et qui fait du bruit. Dans le cadre de l’Acte III de la décentralisation qui s’annonce (1er débat au sénat en juillet), les régions demandent le transfert à peu près total des politiques et des outils emploi et insertion.
Pour les jeunes, c’est court mais clair : « les missions locales sont transférés aux régions » (scénario 1, qui est de toute évidence privilégié). François Hollande et Vincent Peillon, lorsque nous les avions rencontrés avant les élections, avaient bien indiqué que le futur Service Publique de l’Orientation, comprenant les ML, se ferait dans le cadre de cette nouvelle étape de la décentralisation. De là à transférer le réseau aux régions, il y a un pas énorme que l’ARF franchi allégrement. Même si depuis elle a indiqué qu’il s’agissait d’un document de travail, il ne nous échappe pas qu’Alain Rousset, Président de l’ARF et de la Région Aquitaine, milite depuis de nombreuses années pour ce transfert.
Le Conseil Syndical National du Synami-CFDT se réunira le 3 juillet pour décider de notre position. Rappelons juste en préalable que nous avions déjà eu en 2004, lors de l’acte II de la décentralisation (Raffarin) une tentative de régionaliser le réseau, et que le Synami l’avait combattu, avec d’autres et avec succès, considérant alors qu’il s’agissait d’un retrait de l’Etat de ses responsabilités sur l’emploi et l’insertion. Notons également, pour les ML, qui sont territoriales, qu’il ne s’agirait pas d’une décentralisation, mais d’une centralisation à l’échelle régionale, ce qui serait assez paradoxale et remettrait en cause un des fondements de leur structuration : l’inscription profonde de leur action à l’échelle local, ce qui est possible en particulier parce que ni l’Etat, ni les régions, n’ont la main sur leur gouvernance.
La note de l’ARF pour régionaliser les politiques emplois et les ML