Le Centre d’Etude et de Recherche sur les Qualification (Cereq) vient de publier sa dernière analyse des parcours sociaux-professionnel des jeunes quittant le système scolaire (c’est l’enquête régulière la plus complète dans ce domaine). Il s’agit pour cette livraison de la situation des jeunes en 2010 sorties du système scolaire en 2007 ( tous les trois ans ce type d’enquête interroge une même tranche d’âge après trois, cinq, sept, puis dix ans de vie active).
- Parmi les 739 000 jeunes sortis de formation initiale en 2007, 62 % a commencé sa vie active par une période de chômage
- Un jeune sur deux (52 %) a été au moins une fois au chômage au cours de ses trois premières années de vie active et un tiers l’a été six mois ou plus.
- Au bout de trois ans, l’accès rapide à un emploi durable concerne 58 % des jeunes.
- Au bout de six mois, 80 % des jeunes ont au moins une fois décroché un emploi - même très temporaire.
- 12 % ont connu un accès "différé", 10 % sont en "décrochage" et 9 % connaissent un chômage persistant ou récurrent. Ainsi, parmi ceux ayant connu un chômage précoce, 20 % n’ont jamais réussi à décrocher un poste dans les trois ans.
- La durée de l’épisode de chômage dépend du niveau de diplôme : pour 56 % des non-diplômés (18 % de la génération), elle a été de plus d’un an, comme pour 27 % des diplômés du secondaire et 9 % des diplômés du supérieur (42 % de l’échantillon).
- Les non-diplômés ont de plus en plus de mal à trouver une place sur le marché du travail. Quand 72 % des jeunes en général travaillent au bout de trois ans, ils ne sont que 48 % en emploi en 2010 contre 59 % en 2001 et leur taux de chômage atteint 41 % (30 % en 2001).
- "L’emploi précaire est devenu la norme pour les premiers emplois occupés", souligne également le Cereq, avec 31 % des premières embauches réalisées sur des emplois à durée indéterminée. Même pour les diplômés du supérieur, le CDI n’est plus garanti. Seuls les sortants d’écoles d’ingénieurs restent très majoritairement (75 %) recrutés d’emblée en CDI. La proportion tombe à 52 % pour les écoles de commerce.
- L’emploi précaire perdure pour un nombre significatif de jeunes. Au bout de trois ans, un tiers sont intérimaires, vacataires, en contrat aidé ou en CDD. Et la proportion employée à temps partiel ne baisse pas (18 %).
- Voilà qui devrait faire réfléchir, une majorité de jeunes se stabilise dans un emploi qui ne correspond pas à sa formation. De fait, "chercher à ajuster de plus en plus précisément les contenus des formations à leurs débouchés supposés est en partie vain", estime le Cereq.
- L’enquête montre aussi que la précarité des premiers emplois "agit comme un frein à l’autonomie résidentielle" : trois ans après, 55 % des jeunes hommes et 36 % des jeunes femmes habitent toujours chez leurs parents.