Signalons à nos lecteurs, chaque jour un peu plus nombreux nous dit-on, que Philippe Labbé continue son inlassable travail de sociologue (engagé) sur l’insertion, en général, et les missions locales, en particulier, et qu’il publie, sur le blog collaboratif « mission insertion », dont nous avons déjà parlé, une série d’article pour définir une approche systémique de l’accompagnement socioprofessionnel.
Si vous n’avez pas –encore- la bonne habitude de fréquenter ce blog, voici le début de l’article, pour vous donner peut-être envie :
1. S’il appartient à la tradition du travail social et, bien plus en amont, à celle du compagnonnage, l’accompagnement est une notion qui a été très largement appropriée par les « intermédiaires des politiques de l’emploi ». Arrêtons-nous un court instant sur cette expression…
L’expression « intermédiaires des ou de la politiques de l’emploi » - le possible pluriel révélant assez bien l’impression de discontinuité d’une politique publique… dont on attend pourtant a contrario une continuité - est assez rarement utilisée de nos jours. Dans l’ouvrage – précisément – Les intermédiaires des politiques publiques de l’emploi, on trouve un article de Didier Demazière qui identifie ces intermédiaires comme travaillant à l’ANPE ou dans (sic) « les structures-jeunes » (missions locales et PAIO) : « Le travail de ces agents … est inscrit dans une tension entre deux catégories de savoir-faire, socio-techniques et socio-cliniques : les premiers renvoient à la maîtrise, par les agents, de règles générales (dispositifs réglementaires, outils techniques…) et conduisent à une approche catégorielle des demandes à traiter ; les seconds renvoient aux capacités de jugement, de discernement, d’interprétation de ces agents, et procèdent d’une gestion individualisée et sur mesure des demandes. » (Demazière, 2000, p.139). On peut, selon nous à juste titre, s’interroger sur le fait que, résumé, on a ici le nœud de la problématique centrale du métier de conseiller…