Aci : si on chantier ?
À l’appui de la montée en charge de la convention collective des ateliers chantiers insertion, la CFDT rencontre les salariés. Une volonté d’entendre leur parole, et une première pour ceux qui suivent un parcours d’insertion.
Paris, 15 février 2012 ... Ils sont 11 fraîchement recrutés, le casting est hétéroclite des femmes, des hommes des jeunes des seniors avec tous un dénominateur commun : un besoin d’aide pour se remettre sur les rails du travail. « Nous savons que les jeunes adultes ainsi que les plus de 50 ans sont fortement touchés par le chômage. Le passage par un chantier d’insertion permet d’acquérir une expérience professionnelle pour rebondir vers le segment classique du marché de l’emploi" explique Agathe, responsable du chantier Le comptoir de la voûte dans le 1er arrondissement de Paris. Pour les salariés en parcours, ce chantier constitue une étape utile de resocialisation professionnelle et une sortie de l’exclusion du monde du travail. Ici on trie les vêtements, certains seront vendus dans une boutique et le reste sera recyclé auprès d’autres associations. Il faut réapprendre un quotidien et chacun a l’air de trouver ses marques, et puis, ce qui est bien, constate Véronique’", « c’est que nous pourrons faire du tri mais également de la vente au maga· sin ». Dans le contexte actuel du marché de l’emploi ce qui devrait être une étape n’est parfois qu’une parenthèse, entre une situation de chômage et une réinscription à Pôle emploi. « Mais la mise en situation de production a pour projet principal de réunir les conditions favorables à la réadaptation au travail et à la restructuration du statut social du salarié », précise Agathe.
« Notre objectif ? Que vous deveniez acteur de votre vie professionnelle »
Chemin. Et le syndicat dans tout ça ? Jean-Michel Mourouvin en charge du développement dans les AC ! pour le Synami CFDT est venu expliquer aux salariés en parcours que durant leur contrat d’un an (CUI·CAE) ils bénéficient de droits, ils sont des salariés à part entière. « Il y a une méconnaissance de la réglementation du travail notamment chez les personnes en insertion, alors que souvent c’est vous qui en avez le plus besoin. L’objectif est que vous deveniez acteur de votre vie professionnelle, cela contribue également à la construction d’un projet social », L’auditoire est attentif et les premières questions fusent. Karim(l) interroge « mais si j’ai un salaire je perdre le RSA ? » les sujets sont variés, « à quoi sert la convention collective ? » « Et si je suis malade ? », Au fur et à mesure l’idée de faire partie du monde du travail fait son chemin. Cette pratique syndicale, telle que l’on initiée la fédération et le Synami, reste encore à la marge mais, dès le 1er janvier 2013, la toute jeune convention collective nationale des ACI s’appliquera pleinement. C’est ainsi que les 75000 personnes travaillant dans les ateliers et chantiers, (salariés en parcours et encadrants) vont voir leurs droits se renforcer. De quoi redonner de la confiance et aussi une reconnaissance à des salariés qui en ont besoin.