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Accueil > Editorial > Formation professionnelle ; vers le low-cost !

Formation professionnelle ; vers le low-cost !

Liquidation du secteur associatif de la formation ;
bénéfice pour le secteur privé, et vive le demandeur d’emploi rentable !.
 
Très récemment, le Président de la République a fustigé ces corps intermédiaires qui bloquent la France. Pour attirer le chaland en cette période électorale, il était de bon ton de dénoncer le « prétendu dictat » des syndicats sur la formation professionnelle continue (FPC) et annoncer qu’à ce titre, il y aurait un referendum sur le sujet…
 
La CFDT a clairement, par son secrétaire général, dénoncé le caractère dangereux de ces propos. « Le président candidat cherche maintenant à ébranler les corps intermédiaires pour instaurer un régime « idéal » débarrassé de contre-pouvoirs » a dit François Chérèque.
 
La FPC est le parfait exemple de cette vision rêvée. Parlons-en concrètement et rétablissons déjà le vrai paysage.
 
La FPC représente environ 31 milliards d’euros par an (ce qui est effectivement conséquent, il suffit de comparer au 61 milliards d’euros du budget de l’Education Nationale). Le problème, pointé à juste titre, et depuis longtemps par la CFDT, c’est que seulement 10% environs de ces fonds vont à la formation des demandeurs d’emploi, c’est-à-dire à ceux qui en ont le plus besoin. Lorsqu’on voit la ventilation de ces fonds par financeurs et leur destination, on constate déjà que presque 2/3 de ces fonds sont destiné aux salariés en poste (adaptation au travail, évolutions professionnelles, etc.…) 
 
Camenbert Fond FPC
 
Il ne reste donc qu’un gros tiers normalement mobilisable pour les demandeurs d’emploi. On dit normalement car les fonds paritaires, en particulier sur l’impulsion de la CFDT, sont aussi en partie consacrés aux demandeurs d’emploi via le Fonds de Sécurisation des Parcours Professionnels (FSPP), comme par exemple les 100 millions de l’ANI jeunes, dont les 30 pour les ML, même si pour ceux là c’est pas franchement une réussite…
 
La formation professionnelle, par ses enjeux, ses moyens, et sa complexité, mériterait de longues analyses, mais tenons-nous en ici à l’environnement immédiat des professionnels de l’accompagnement, et donc de nos outils formations pour nos publics financés par les régions, l’Etat et Pôle Emploi.
 
On constate donc que sur les 11 de milliard d’euros, dont on pourrait penser qu’ils devraient pour l’essentiel bénéficier aux demandeurs d’emploi, seul 1/3 l’est effectivement. Rajoutons que l’Afpa a été démantelé et vidé pour partie de la plus –value qu’elle apportait, et que le système est parfois si complexe, si contradictoire, et si décalé par rapport aux besoins réels, que jusqu’à 20% des places de formations financées par les régions ou Pôle-Emploi restent non pourvues (et quand on constate la pénurie de solution pour les jeunes en ML, on se dit que quelque chose cloche..).
 
Le financement des formations pour les chômeurs
3,83 milliards d’euros au total
 
 
Comme si ces faiblesses et incohérences ne suffisaient pas, on assiste très clairement à un puissant mouvement vers le bas en termes de financement et de qualité pour la formation qui s’occupe des plus éloignés de l’emploi, celle qui nous est le plus indispensable pour nos publics. Certes, bilans de compétences, formations savoirs de base, élaboration de projet professionnel, pré-qualification, ont toujours et de tous temps été très mal financé, alors qu’en toute bonne logique, c’est là où c’est le plus difficile qu’on devrait mettre le plus de moyen (et à ces prix la, il faut franchement être militant pour faire de la qualité, et évidement on trouve des prestations parfois très médiocre et un turn-over de formateurs mal payé impressionnant).
 
Que la formation des « bas niveau de qualif », « vachement loin de l’emploi », soit majoritairement le fait de structures associatives qui avaient vocation à rester non lucratives n’est pas innocent dans le processus d’étranglement/liquidation aujourd’hui à l’œuvre et que nous dénonçons.
 
En effet, avec la crise, les officines privées ont vu une nouvelle niche de développement et de gains à court terme. Comme pour le contrat d’autonomie, elles ont promis à l’Etat des résultats exceptionnels à moindre coût parce que l’argument suprême est qu’elles sont privées !
 
Depuis la fin de l’année dernière, on assiste à une accélération des licenciements dans les structures associatives de formation voir à la fermeture de centres.
 
Comment cela se traduit-il ? En rendant exsangue ces centres. 
  • Tout d’abord à cause d’une politique agressive des entreprises privées qui n’hésitent pas à prendre des marchés à perte pour tuer la concurrence des associations.
  • Ensuite, et là nous sommes dans l’hypocrisie totale, les services de l’Etat (Direccte mais aussi Pole Emploi) sont entrés dans la politique du moins disant au nom de la RGPP.
  • Enfin, ceux-ci n’hésitent pas à payer au compte-goutte les associations, fragilisant ainsi leurs structures financières au contraire des entreprises qui peuvent mieux supporter ce stop and go car leurs coûts d’exploitation sont moindres. 
Alors la facilité est de dire que les associations doivent s’adapter. Mais quel est le modèle économique de cette concurrence déloyale ? Il est constitué par des établissements où les salariés sont recrutés en CDD sans couverture autre que le code du travail, avec une gestion administrative à minima et enfin avec une seule logique la rentabilité financière.
 
Quelles solutions restent-ils pour ces centres de formation ? Soit mourir à petits feux ou accepter d’être sous-traitants de ces « dévoreurs de marchés » pour survivre mais avec comme avenir une fin d’activité dans tous les cas.
 
Tout cela se fait avec l’aval de l’Etat qui en plus pousse à la disparition du modèle associatif qui à ses yeux ne remplit pas ses objectifs. Mais quels sont ces objectifs ? Du volume, du volume et encore du volume.
 
La qualité, aucun n’intérêt. Le suivi, pourquoi en faire puisque les demandeurs de formation finiront pour la plupart au Pôle Emploi ! Le gain : De beaux tableaux de bord qui indiqueront qu’un grand nombre de personnes a bénéficié d’une formation.
 
S’il est clair que l’Etat joue un grand rôle dans ce système, nous savons aussi que des collectivités locales participent à cette « paupérisation » de la formation avec les mêmes motifs.
 
Pour en terminer et donc répondre à notre question de départ : « Et si les grands gagnants n’étaient pas ce que l’on dénonce ? », vous pouvez maintenant trouver la réponse sans même que nous la donnions.
 
Parlons surtout des perdants :
  • Le public, plus que jamais le grand sacrifié de cette histoire de gros sous. Encore une fois les plus fragiles servent de variable d’ajustement à une politique de rigueur tout en étant une belle manne financière qui s’ignore !
  • Les centres de formation associatifs qui sont résignés et semblent inaudibles voir méprisés par les instances publics.
  • Les salariés des centres de formation se retrouvent précarisés et leurs salaires tirés vers le bas.
  • Les structures d’accompagnements sociales et professionnelles qui se retrouvent à proposer des formations dont elles savent pertinemment que la qualité ne sera pas au rendez-vous. Elles prescrivent en fonction des objectifs de financement et non pas en fonction des motivations et besoins des "usagers".
 
Que peut-on faire à nos niveaux ? 
  • Combattre cette politique du chiffre et de la formation au rabais par le biais de notre action syndicale. Continuer à jouer notre rôle de contre-pouvoir, vous savez celui de corps intermédiaire.
  • Faire entendre la parole du public et assumer sa position de prescripteur qui n’est pas uniquement de faire des fiches d’inscriptions mais aussi de dénoncer les problèmes de qualité d’une prestation. 
  • Remonter toutes les situations connues afin de les rendre publique (cf. synami.free.fr)

 

mardi 13 mars 2012, par synami

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