Les problèmes de vie chère à la réunion sont récurrents et la situation sociale est explosive depuis des années. La moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté, la sur- rémunération fausse le jeu de la consommation et tire les prix vers le haut. Selon une étude comparative d’UFC que choisir, les prix des produits de marque sont 68% plus cher ici qu’en métropole. Et des produits laitiers peuvent atteindre les 300%.
Le marché de l’emploi à la réunion est extrêmement dynamique avec en moyenne 4700 emplois créés par an, mais 6500 actifs arrivent sur le marché du travail chaque année. La Réunion compte 830 000 Habitants dont 131 600 Jeunes de 15 à 25 ans. 4 Missions locales couvrent le territoire avec 38 sites d’accueil. 47 000 jeunes sont inscris en mission locale et 37 000 sont actifs. Soit en moyenne des portefeuilles de 400 jeunes par conseiller avec plus de 300 jeunes actifs pour certains.
Le malaise est grand. Les explosions, souvent exagérées par les médias nationaux, ont été très localisées Cependant, il est important de distinguer ceux qui luttent légitimement contre la vie chère et ceux qui ont profité de la situation pour piller les quartiers.. Les dégâts matériels sont importants mais les dégâts sur l’image de notre Ile le sont davantage avec 35% de touristes en moins sur cette période. Il se pourrait que ces nouveaux évènements ne soient que les prémices d’un mouvement d’une plus grande ampleur.
La région qui porte le PRFP (Programme Régional de Formations Professionnelles) est en panne depuis 2008. La région ne propose aujourd’hui que des remises à niveaux alors que les études de l’Insee démontrent qu’il faut des formations qualifiantes pour que les jeunes trouvent un emploi (90% des jeunes qui ont un diplôme professionnel trouvent du travail à la réunion). La CFDT met tout en oeuvre pour que cela soit pris en compte et interpelle nos collectivités sur le manque de moyens humains à notre disposition.
Pour terminer sur l’analyse des derniers évènements, les résultats des négociations avec le préfet, les collectivités et les transporteurs vont couter cher aux travailleurs et aux contribuables.
Une baisse de 8 centimes sur les carburants soit 1.21€ pour un litre de gasoil et 1.58€ pour 1 litre de sans plomb à partir du 1er mars. La Grande distribution a consenti à baisser le prix de 60 articles sur 40 000 références dans les rayons.
Qui va mettre la main à la poche pour compenser ? Les collectivités locales pour calmer la grogne. Des millions d’euros vont être engagées et qui ne seront hélas pas utilisés à la création d’emplois. Ce sera sans doute des budgets en moins pour l’action sociale dans les quartiers. Il est difficile de croire dans ce contexte que la situation s’améliore dans notre Ile.
PROCHAIN ARTICLE : A suivre la situation explosive dans les 4 Missions Locales de l’Ile de la Réunion…